Quatrième de couverture : Fin des années 1990. Leonora Galloway entreprend un voyage en France avec sa fille Penelope. Toutes deux ont décidé de se rendre à Thiepval, près d’Amiens, au mémorial franco-britannique des soldats décédés durant la bataille de la Somme. Le père de Leonora est tombé au combat durant la Première Guerre mondiale, mais la date de sa mort gravée sur les murs du mémorial, le 30 avril 1916, pose problème. Leonora est en effet née près d’un an plus tard. Ce qu’on pourrait prendre pour un banal adultère de temps de guerre cache en fait une étrange histoire, faite de secrets de famille sur lesquels plane l’ombre d’un meurtre jamais résolu et où chaque mystère en dissimule un autre. Le lecteur est alors transporté en 1914 dans une grande demeure anglaise où va se jouer un drame dont les répercussions marqueront trois générations.
Pourquoi la quatrième de couverture ? Parce que ce roman est très complexe et que j’ai la flemme. Parfois, ça arrive. J’ai beaucoup aimé ce roman, mais réfléchir à le présenter sans révéler l’intrigue, pfiou, non, pas envie d’essayer. Je vais me contenter de poser les questions que soulève le roman. Pourquoi Lady Olivia Powerstock en veut-elle autant à sa petite-fille par alliance ? Pourquoi refuse-t-elle de lui révéler l’emplacement de la tombe de sa mère ? Qui est le véritable père de Leonora Galloway ? « J’avais perdu les parents dont j’avais toujours rêvé et l’on ne m’offrait en échange que de sombres révélations. » (p. 61) Qui a tué Mompesson, l’odieux Américain qui séjournait à Meongate pendant la guerre ? « La guerre fait des centaines de morts. Des milliers de balles sont tirées chaque jour. Or nous enquêtons sur les circonstances de la mort d’un homme tué par une malheureuse balle ; seulement, dans ce cas précis, nous parlons de meurtre. » (p. 211) Que cachent les tableaux exposés dans la demeure ?
Si toutes ces questions vous ont mis en appétit, n’hésitez pas, ouvrez ce roman. Vous plongerez dans l’horreur de la Première Guerre mondiale et dans la froideur glacée d’un château anglais aux airs très gothiques. Par un jeu habile de récits enchâssés et d’analepses, Robert Goddard déploie une histoire de famille fascinante. Le titre original est In Pale Battalions : c’est une référence à un poème présent dans le roman. La traduction française est belle, mais moins percutante que le titre anglais. Oubliez ce détail et lisez ce très bon roman, excellent divertissement porté par un style solide.