Scénario de J. K. Rowling.
Gellert Grindelwald s’échappe de prison alors qu’il devait comparaître en Europe pour ses crimes. À Paris, il entreprend de recruter des sorciers afin de mettre en œuvre son projet : imposer la toute-puissance des sorciers sur les êtres non-magiques, le tout enrobé dans un discours aussi séducteur que menteur. « On raconte que je déteste les Non-Magiques. Les Moldus. Les Non-Maj. Les Sans-Charmes. […] Je ne les déteste pas du tout. […] Mon combat n’est pas motivé par la haine. Je dis que les Moldus ne sont en rien inférieurs, seulement différents. » (p. 268 & 269) Albus Dumbledore envoie Norbert Dragonneau en France pour retrouver Croyance, le jeune homme perdu du premier film, pour éviter que Grindelwald ne l’utilise à de terribles desseins.
Alors que le premier film m’avait enchantée, ce deuxième épisode – toujours réalisé par David Yates – m’a beaucoup déçue. Mon reproche principal est qu’on ne voit pas assez d’animaux fantastiques et trop peu de vraie magie. Mon aversion grandissante pour Johnny Depp n’aide pas, mais il y a surtout un gros problème au niveau du rythme, avec des ellipses maladroites et des transitions bancales entre scènes et époques. Enfin, trop d’histoires et de personnages se croisent et la révélation finale qui se veut tonitruante est simplement inacceptable pour tout bon lecteur de la saga Harry Potter. D’un point de vue plastique, en dépit de quelques effets spéciaux grotesques et d’une scène d’introduction visuellement incompréhensible, le film est très beau. Et cela tient notamment à l’esthétique Art Nouveau qui se prête à la dissimulation de symboles. J’espère donc que Les crimes de Grindelwand est seulement un faux pas dans le cycle de 5 films envisagé par J. K. Rowling et David Yates. Quoiqu’il soit, et bien que leurs personnages aient été sous-exploités dans ce deuxième opus, Eddie Redmayne et Jude Law sauront toujours m’attirer dans les salles obscures.
Pour en revenir au livre du film et parler uniquement de l’objet, aucune déception ! La couverture dessinée par le duo de graphistes MinaLima est superbe : douce, épaisse, dorée et pleine d’éléments à décrypter et à retrouver dans le film. Et quand vous ouvrez le livre, vous êtes accueillis par une constellation du plus bel effet. Un glossaire des termes cinématographiques permet de se familiariser avec le déroulement d’un film et la mise en scène. Et chaque page est bien plus qu’une feuille de scénario : c’est une expression modernisée de l’Art Nouveau. Bref, un bien beau bouquin qui rattrape la déception d’un film moyen.