Honor Bright quitte l’Angleterre en 1850 pour accompagner sa sœur en Amérique. Hélas, Grace décède peu après leur arrivée et Honor se retrouve seule dans un pays inconnu. « Mais elle ne devait pas comparer l’Ohio au Dorset. Cela n’était d’aucun secours. »(p. 19)Plus ou moins bien accueillie par la communauté quaker, elle sait que sa place n’est pas dans la maison de l’homme que sa sœur devait épouser. Elle accepte la demande en mariage de Jack Haymacker, lui aussi quaker. Mais elle s’oppose à son mari et sa belle-famille qui refusent d’aider les esclaves en fuite. Résolue à appliquer le principe d’égalité qui est au centre de la foi quaker, elle devient membre du chemin de fer clandestin, s’attirant les foudres de la communauté et suscitant l’agacement du troublant Donovan, chasseur d’esclaves qui prend sa fonction très à cœur. « Est-il pire de ne pas avoir de principes, ou d’avoir des principes qu’on n’est pas à même de défendre ? » (p. 160) À l’instar des quilts qu’elle confectionne avec des morceaux d’étoffe qui ont marqué sa vie, Honor sait qu’elle doit inventer son avenir et sa place dans le Nouveau Monde, tout en cherchant toujours à atteindre sa lumière intérieure. « On est moins distrait dans le silence, […] Le silence prolongé permet de vraiment écouter ce qu’il y a au fond de soi. Nous appelons ça attendre dans l’espérance. » (p. 54)
Simple et efficace, avec un récit qui oscille entre narration et correspondances personnelles, La dernière fugitive est un roman très agréable et divertissant qui mêle aventure, romance, récit d’initiation et tout un pan de l’histoire américaine. Et il m’a donné envie de me mettre à coudre des édredons en patchwork !