Premier roman d’Éric Genetet.
Arno Reyes est un « singe ». Il escalade les façades des buildings, grimpe au sommets des arbres pour différents travaux d’entretien. Il préserve farouchement sa solitude. Aucune attache ne le retient nulle part. Une valise contient toutes ses possessions et tout ce qu’il veut garder. Lors d’une soirée jet set, il rencontre Giannina Mantegazza. Jeune étoile du jazz, elle voit sa carrière s’ouvrir devant elle. Entre Arno et Giannina, une histoire commence. L’amour passion des premiers temps laisse place aux projets, au quotidien. Les instants de la vie s’enchaînent à toute allure et explosent comme des bulles de champagne. L’ivresse laisse le champ libre à la réalité. Le couple devient une nouvelle solitude, une solitude honnie et redoutée, mais qu’aucun des deux ne cherche à combattre. Arno ne monte plus aux arbres, Giannina enregistre des albums et connait le succès. La mort les rattrape et les sépare.
Le style est bon : les paragraphes courts s’enchaînent, on passe d’une idée à une autre, d’une minute à une autre avec une grande fluidité. Le texte a des petits airs charmants de l’inoubliable Un homme et une femme de Claude Lelouch. J’ai néanmoins déploré une petite perte de souffle dans le dernier tiers du livre. Le texte est court, suffisamment long pour nous entraîner au cœur des sentiments humains, au cœur de l’amour qui naît et qui s’efface. Entre cinéma et jazz, l’histoire se tisse de phrases aux allures de répliques cultes ou de refrains inoubliables. J’en retiens une histoire d’amour moderne, entre SMS et mails, coups de téléphone et aéroports. C’est une belle histoire qui se lit vite. Je le conseille à tous les amoureux.
« J’étais maintenant en manque d’amour, comme si je manquais d’eau au milieu de nulle part. » Page 26
« On devrait avoir le droit de péter la gueule aux gros cons, il y a une loi à proposer sur le sujet. » Page 111