Roman d’Alphonse Daudet. Adaptation, scénario et dessins de Pierre Guilmard.
« Comme chasseur de casquettes, Tartarin n’avait pas son pareil ! » (p. 4) Dans le petit village de Tarascon, tout le monde s’entend pour dire que Tartarin est le meilleur chasseur de la région, même s’il n’y a aucun gibier à chasser. Or, cette légende fait long feu et l’on commence à se moquer de cet homme qui se vante de tant d’exploits alors qu’il n’a jamais quitté son confort douillet. Son honneur étant fort chatouillé, Tartarin s’embarque pour l’Algérie en faisant la promesse de rapporter la dépouille d’un lion. « Tartarin n’était pas un menteur. Comme tout homme du midi, il ne ment pas, il se trompe ! » (p. 6) Ce qu’il ignore, c’est que cette expédition va se révéler bien plus dangereuse et palpitante que prévu. À première vue, point de lion, mais un prince filou et une Mauresque un peu légère. Mais il est hors de question de rentrer au pays sans une dépouille du roi des animaux !
Je n’ai jamais lu le texte d’Alphonse Daudet, mais je connaissais l’histoire de ce pantouflard vantard. Que j’ai ri en lisant les aventures de ce Don Quichotte de pacotille ! Il tient d’ailleurs plutôt de Sancho Pancha : toujours inquiet à l’idée d’oublier quelque chose qui pourrait être essentiel à son confort, Tartarin de Tarascon n’a pas l’étoffe d’un baroudeur. Chargé comme un mulet, bruyant comme deux trains en marche, il est loin de coller à l’image du héros aventurier, fusil à l’épaule. Toutefois, la chance sourit aux innocents : s’il est parfaitement ridicule, Tartarin est avant tout un brave homme sans méchanceté que le destin récompense à peu de frais.
Pierre Guilmard signe une bande dessinée très dynamique, chatoyante et vraiment drôle qui m’a donné une furieuse envie de découvrir le texte original. Quant au livret bibliographique et historique en fin de volume, il m’a rappelé qu’il me reste beaucoup de textes de cet auteur à découvrir.