Constellation

Texte d’Adrien Bosc. À paraître le 20 août.

Le 27 octobre 1949, l’avion F-BAZN d’Air France, aussi appelé Constellation, disparaît des radars, pour la catastrophe que l’on sait : les trente-sept passagers et les onze membres d’équipage de ce vol en direction de New York sont retrouvés morts dans l’épave carbonisée de l’appareil, sur une île des Açores. « Un concours infini de causes détermine le plus improbable des résultats. Quarante-huit personnes, autant d’agents d’incertitudes englobés dans une série de raisons innombrables, le destin est toujours une affaire de point de vue. Un avion modélisé dans lequel quarante-huit fragments d’histoires forment un monde. » (p. 37) Sur ce vol, Marcel Cerdan et Ginette Neveu, deux virtuoses à leur manière, le premier avec ses poings, la seconde avec son archer. Mais il y avait aussi tous ces inconnus que le temps pourrait se charger de faire disparaître. Au terme d’un long travail de recherche sur toutes ces trajectoires interrompues, Adrien Bosc dresse des portraits volés à l’oubli. Cette galerie de visages forme une constellation humaine qui brille là où le soleil s’est couché pur toujours.

L’exhumation de ces histoires anonymes et de leur voyage sans retour donne un texte qui, nourri de références poétiques, est un dernier hommage funèbre, mais aussi une main tendue à ceux qui partent. « Quand tu aimes, il faut revenir. Une vie à casser la boussole, à s’ouvrir aux points cardinaux, et puis, au bout du monde, le lieu commun. Quand tu aimes, il faut revenir. Une vie à jouer à cache-cache, à tromper l’ennui, à tromper la mort, et au seuil, la vieille cabane, l’origine, le trésor. Quand tu aimes, il faut revenir. Maudit, désespéré, en vrac. […] Quand tu aimes, il faut revenir. » (p. 191) Premier roman, coup de maître : Adrien Bosc maîtrise son sujet et sa plume. Le grand ramdam des prix littéraires me laisse assez froide, mais je ne serai pas étonnée que le jeune auteur décroche un titre.

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