Les mots qu’on ne me dit pas

Témoignage de Véronique Poulain. À paraître le 20 août.

Véronique est la fille de deux sourds-muets. Elle a grandi avec deux langues maternelles, la langue française et la langue des signes. « Si je ne suis pas entendue, qu’est-ce que je suis regardée ! Il ne peut rien m’arriver, mes parents ont toujours un œil sur moi. » (p. 14) Dans ce texte, elle raconte son enfance et son adolescence auprès de ses parents si différents de ceux de ses amis. Oscillant sans cesse entre fierté et colère, admiration et embarras, Véronique a dû trouver sa place entre le silence de ses parents et le bruit du reste du monde. « Le silence. Imposé à ma naissance, apprivoisé par obligation, puis accepté par nécessité, il a fini par devenir indispensable à mon équilibre comme une vieille habitude, un vieil ami. Il est de ma famille. Il me réconforte, me rassure et m’apaise. » (p. 84) Le langage des sourds-muets est dépourvu d’artifices ou de faux-semblants : il dit ce qui est dans une nécessité irrépressible de communiquer au-delà du silence. Mais pour une enfant qui n’est pas sourde, ni muette, certaines subtilités manquent, comme la gamme complète des sentiments. « Pas entendu, donc indicible. » (p. 137) Comment grandir quand vos parents ne vous ont jamais dit qu’ils vous aiment ? Certes, le langage du corps est très complet, mais l’être entendant a besoin des mots.

Sans excès de sentiment, Véronique Poulain signe un roman émouvant et plein d’amour pour ses parents. Difficile toutefois de saisir l’étendue de son témoignage : ne connaissant pas de sourds-muets, c’est tout un univers qui me reste inaccessible.

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.