Plateau

Roman de Franck Bouysse.

Quatrième de couverture : Plateau de Millevaches. Judith et Virgile tiennent une petite ferme dans un hameau. Le couple a élevé Georges, un neveu dont les parents sont morts dans un accident de la route quand il avait cinq ans. Il vit dans une caravane tout près de chez son oncle et sa tante. Lorsqu’une jeune femme vient s’installer chez lui, lorsque Karl, ancien boxeur tiraillé entre pulsions sexuelles et croyance en Dieu, emménage dans une maison du même village, et lorsqu’un mystérieux chasseur sans visage rôde alentour, les masques s’effritent et des coups de feu résonnent sur le Plateau.

La quatrième de couverture résume parfaitement cette histoire qui n’a, hélas, pas su me convaincre. Nombreux sont les bouleversements qui ébranlent le quotidien monotone de la ferme et du Plateau, lieu qui semble désincarné et froid. « Il n’existe pas de beauté sur le Plateau, au sens où il entend ce mot. Pas d’émotion palpable, rien que le froid déroulement du temps. » (p. 105) La tension monte du fait de relations humaines bancales et d’un vieux secret datant de la guerre qui refait surface. Les émotions sont rudes et rugueuses et les douleurs sont profondes chez tous les personnages. « Il se demande si la condition ultime de tout homme, face à une femme, est d’évoluer dans une forme de déséquilibre. » (p. 322) L’intrigue est bien menée et la menace que représente le Chasseur plane élégamment sur le récit. Mais si tout est très beau, tout est trop froid. Je n’ai développé aucune empathie pour Cory, Georges, Karl, Virgile ou Judith. Dommage, c’est une lecture manquée, mais dont certains passages ont tout de même retenu mon attention. Pour la bonne bouche, voici l’un d’entre eux. « Désormais rassurés, des animaux sauvages et d’autres domestiqués quittent leur abri et reprennent leur place, asservis qu’ils étaient auparavant à quelque besogne atavique, ou contraints par une inquiétude viscérale. De la forme de vie la plus simple à la plus complexe, chacune semblant habitée par la seule ambition de ne jamais froisser l’histoire. L’idée de la mort n’existe pas pour eux et jamais ils ne feront le lien entre elle et la peur qu’ils ont du monde, avant qu’elle ne les prenne. » (p. 223 & 224)

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