Quatrième de couverture – La relation fraternelle est au centre des systèmes de parenté en Occident. Brassant toutes les sources disponibles – mythes, contes, romans, journaux intimes, codes de lois, chroniques, récits de miracles, fabliaux, testaments, images -, ce livre est le premier à proposer une synthèse sur l’histoire du lien très particulier qui unit frères et sœurs, depuis les fondements mythologiques jusqu’au début du XXIe siècle, à travers certains thèmes cruciaux qui se retrouvent à toutes les périodes : gémellité, affection, inceste, fratricide, querelles d’héritage…
Un frère jumeau et deux petites sœurs également jumelles, voilà avec qui j’ai grandi, avec bonheur, mais pas toujours. Les disputes, voire les rivalités ont été le lot quotidien de ma fratrie (et de mes parents, ne les oublions pas !), mais j’ai des souvenirs indélébiles avec ces trois personnes qui, en plus de mes parents, ont fait de moi qui je suis. En tant qu’individu, je suis sœur de L., N. et ML. Et ce n’est pas prêt de changer : (BEST) BIG SISTER FOREVER !
C’est avec plaisir et attention que j’ai lu ce court essai très documenté et bourré de références. J’y ai trouvé un tas de futures lectures et je suis ravie d’y avoir retrouvé Les météores, superbe roman de Michel Tournier mettant en scène des jumeaux (comme c’est bizarre…)
Didier Lett m’a aidée à faire le point sur certains qualificatifs souvent mésusés ou intervertis. Sont germains les enfants issus des mêmes parents. Sont utérins les enfants issus de la même mère (ça, c’était facile !). Et sont consanguins les enfants issus du même père.
Je ne suis pas très versée, ni vraiment friande de psychanalyse, mais avec des mots et des concepts simples, Didier Lett montre comment la relation (ou la non-relation) adelphique est importante dans la construction de la personnalité et de l’identité des individus.
Sans jamais être pontifiant, l’auteur balaie près d’un millénaire de relations adelphiques et c’est tout à fait passionnant ! Quelques extraits pour vous en convaincre.
« Dans la relation adelphique, comme dans tous les liens de parenté, il convient toujours de maintenir la bonne distance. Une haine farouche ou un amour trop grand provoque deux terribles menaces, familiale et sociale : le fratricide et l’inceste. » (p. 13)
« La fratrie est le creuset où se développe le jeu entre semblable et différent, où chaque membre tente de se différencier, d’acquérir sa propre identité, de s’individualiser. » (p. 122)
« Si la notion de fraternité, hier et aujourd’hui, a servi de modèle à d’autres relations de personnes liées par une affection forte ou par des devoirs réciproques, si elle est devenue une vertu cardinale de notre société contemporaine, c’est bien parce qu’il s’agit d’une relation perçue par la société comme l’une des plus affectives, faite de complicités, de jeux, d’engagements inébranlables. » (p. 148)