Deux sœurs pour un roi

Roman de Philippa Gregory.

Marie Boleyn a 13 ans et un époux quand le roi Henri VIII en fait sa maîtresse. Encouragée par son père et son oncle, la jeune fille doit se soumettre à la volonté des Boleyn. « Si elle partage la couche du roi et y conçoit un bâtard, nous aurons gros à jouer. » (p. 22) En effet, la reine Catherine d’Aragon n’a pas su donner de fils au roi et ce dernier craint que son royaume n’ait pas d’héritier. L’arrivée d’Anne, la sœur d’aînée de Marie, bouleverse les plans des Boleyn. « Je suis née pour être votre rivale […], et vous, la mienne. Nous sommes sœurs, n’est-ce pas ? » (p. 154) Désormais, c’est d’Anne dont le roi est épris et la famille Boleyn est déterminée à asseoir cette fille sur le trône d’Angleterre et obtenir avantages et richesses de cette union. « Ma propre famille avait décidé que je serais la putain quand elle serait l’épouse. » (p. 204) Pour assouvir son désir envers Anne et obtenir enfin un fils, Henri VIII est prêt à tout, même à s’aliéner Rome et à instituer une Église d’Angleterre indépendante. Marie, narratrice et témoin de toute cette folie, cherche avant tout à protéger ses enfants et à vivre en paix avec l’homme qu’elle a choisi contre la volonté des siens. Elle assiste à l’ascension démesurée de sa sœur et à sa chute inexorable, après près de 10 ans d’intrigues, de tromperies et de trahisons.

Tout au long du livre, Anne la brune est présentée comme une femme ambitieuse et calculatrice, plus ou moins insupportable et égoïste, alors que Marie la blonde se présente comme douce et victime. C’est un parti pris de l’autrice assez agaçant. Pour ne rien arranger, le style est parfois lourd et inutilement pompeux. Cependant, à mon grand étonnement, j’ai tourné les pages de ce livre à une allure folle, sans bouder mon plaisir. Sans doute parce que je connaissais déjà la tragique histoire des épouses d’Henri VIII et que je ne me suis pas perdue entre tous les protagonistes. Amour, raison d’État et d’Église, et ambitions personnelles s’entrechoquent et constituent une histoire tellement démesurée et pleine de rebondissements qu’on pourrait la croire inventée. Si vous cherchez d’autres versions plus ou moins romancées de cet épisode historique, je vous recommande vivement la série Les Tudor ou Wolf Hall, la seconde surpassant largement la première.

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.