Gare à Lou !

Roman de Jean Teulé.

Au 276e étage de la tour de l’Incendie, Lou vit avec sa jolie maman blonde. C’est une adolescente comme les autres, pas vraiment bien dans ses pompes et sans histoire. Sans histoire, vraiment ? « En elle, vite fait, un lait tourne à la moindre contrariété. » (p. 97) Quand elle souhaite oralement du mal à quelqu’un, cela se produit. Évidemment, le gouvernement imagine rapidement comment se servir de Lou. « De cette gamine, il faudrait qu’on apprenne à diriger son pouvoir néfaste contre ceux qui nous importunent. » (p. 37 & 38) Lou est confiée à la garde de trois chefs militaires chargés de la former et de lui faire appliquer les ordres du président. Mais Lou n’est pas un fusil d’assaut ou tout autre équipement docile. « C’est la première fois que j’attends la livraison d’une arme qui doit d’abord aller se faire installer un appareil dentaire. » (p. 42) Rapidement, la gamine devient de moins en moins contrôlable.

Renouant avec la veine doucement fantastique du Magasin des suicides, Jean Teulé propose le très court, trop court, portrait d’une enfant singulière. Depuis toujours, la parole performative est fascinante, voire fantasmée : le pouvoir de la malédiction inquiète, mais qui ne voudrait pas le maîtriser ? Hélas, le roman s’arrête selon moi avant l’antidote. Le final est grandiose en un sens, mais s’arrête en plein climax. C’est terriblement frustrant. Sans doute n’ai-je pas compris l’intention de l’auteur, mais comme il le fait dire à son personnage : « Il m’est impossible de souhaiter les désirs des autres. [..] Il faut que ça vienne de moi. » (p. 113)

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