Khalat

Bande dessinée de Giulia Pex, d’après une histoire vraie transcrite par Davide Cottri.

Khalat est syrienne, d’origine kurde. Grâce au soutien de son frère Muhsen, elle part étudier à Damas au lieu de se marier. Mais ISIS progresse en Syrie et en Irak, et la famille de Khalat envisage l’exil. « Nous, les Kurdes, nous survivons en silence ou dans les mots murmurés entre les minces cloisons de nos maisons. Pour les maîtres d’école, pour les employés de l’état civil, pour l’État comme pour tout le monde, notre langue en revanche n’existait pas. De même que nous autres n’aurions pas dû exister. » (p. 258) Avec ses parents et son très jeune neveu, la jeune fille entame un long voyage vers l’Europe. Dans sa maigre valise, quelques vêtements et un livre de Prévert. Même l’espoir semble parfois trop encombrant quand il faut tout laisser pour se lancer vers l’inconnu afin de se reconstruire, peut-être, une autre vie ailleurs.

La douceur du crayonné et des couleurs contraste avec l’horreur des situations que vivent les personnages. Sur une page, un fil barbelé déchire le regard. Je suis restée sans voix devant une double page montrant la mer sous le ciel nocturne. Et je retiens surtout la beauté des visages auquel le crayon donne un grain poudré qu’une véritable peau ne renierait pas.

Le sujet des migrants – politiques, climatiques, sexuels, etc. – n’en finit pas d’être cruellement actuel. Je vous conseille la lecture de textes qui m’ont beaucoup émue récemment : L’archipel du chien de Philippe Claudel et L’opticien de Lampedusa d’Emma-Jane Kirby.

 

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