Tante Chinoises et les autres

Ouvrage de Nathalie Jungerman.

Née en 1882 et décédée à 21 ans de la tuberculose, Marguerite Bonnevay aurait pu, à n’en pas douter, être une percusseuse de la bande dessinée française. L’été de ses 12 ans, en vacances avec ses parents dans un petit village du Var, elle a croqué les habitants et les scènes, donnant naissance à des personnages hauts en couleur. Ses illustrations dynamiques et très colorées rappellent des images d’Épinal, mais augmentées de l’humour féroce d’une très jeune fille. « Conférence célèbre et intéressante du futur évêque de Gonfaron présidée par la Révérende Tante Chinoise magnétisée par les pieds de nez qu’on lui envoie. »

Je retiens avec affection les femmes vêtues de rouge montées sur des cochons rétifs qui tentent d’aller à la mer. Après des années d’oubli, l’œuvre précoce de Marguerite Bonnay est redécouverte et David Perlov en a fait un film, qui s’ouvre sur un prologue tendre et admiratif de Jacques Prévert. Certains ne voyaient que des dessins d’enfant, mais les plus avertis ont senti toute l’ironie triste d’une jeune fille déjà marquée par la mort. Voilà un ouvrage touchant et précieux pour les amateurs de bande dessinée.

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