Janina Doucheyko vit dans une région de la Pologne désertée par les touristes pendant l’hiver. Elle veille sur les maisons fermées et occupe ses longues soirées à traduire William Blake avec un ami et à établir des horoscopes. « C’est à la tombée du jour que se produisent les choses les plus intéressantes, car alors les différences s’estompent. Je pourrais très bien vivre dans un crépuscule sans fin. » (p. 54) Des morts très violentes à proximité brisent soudain la tranquillité de ce village engourdi par le froid. Toutes les victimes étaient connues pour leur goût de la chasse et de la viande, voire pour leur cruauté envers les bêtes domestiques et sauvages. Pour Janina, gardienne de la nature, « ce sont les animaux qui se vengent des hommes » (p. 86). Évidemment, ses proches et les forces de police ne la prennent pas au sérieux. Comment croire une vieille femme qui prétend que les astres prédéterminent la mort ? « Il se peut que les corrélations entre les choses existent en dehors de nous et que nous les recevions de manière tout à fait inconsciente. » (p. 106)
Ce roman propose une virulente diatribe anti-chasse et antispéciste à laquelle j’ai été particulièrement sensible. « Un pays est à l’image de ses animaux. De la protection qu’on leur accorde. Si les gens ont un comportement bestial envers les animaux, aucune démocratie ne pourra leur venir en aide. Pas plus qu’autre chose d’ailleurs. » (p. 111) Hélas, j’avais compris le ressort narratif dès les premières pages, ce qui a rendu la lecture particulièrement longue. Je ne suis pas le public des romans policiers, c’est avéré, surtout quand le suspense est brisé d’emblée. Je voulais découvrir l’œuvre de cette autrice lauréate du prix Nobel de littérature. Je ne l’ai probablement pas abordée par le bon livre…