Jours de sable

Bande dessinée d’Aimée de Jongh.

John Clark, jeune photographe de 22 ans, est envoyé en Oklahoma par la FSA (Farm Security Administration). Nous sommes en 1937 et les conséquences de la Grande Dépression sont de plus en plus terribles pour les fermiers. Notamment ceux qui vivent dans la région du Dust Bowl, ravagée par des tempêtes de poussière et la sécheresse. La mission de John est simple sur le papier : photographier les infernales conditions de vie de paysans afin que la FSA comprenne leurs besoins et puisse leur apporter la meilleure aide possible. « Les meilleures photos ont un effet instantané. En une seconde, elles saisissent l’attention. Elles racontent une histoire, ou communiquent un message. » (p. 27) Mais face à la détresse et à la misère des habitants, John fait de véritables rencontres, au-delà de la pellicule et de l’objectif. Et il comprend le pouvoir mensonger d’une image apposée sur une réalité indescriptible, ainsi que la puissance insaisissable du hors-champ.

Les chapitres sont précédés de reproductions de photographies en noir et blanc de la crise. Impossible, évidemment, de ne pas penser au début des Raisins de la colère de John Steinbeck. Les dessins sont remarquables d’humanité et de détails. Je retiens trois pages présentant le même décor balayé progressivement par une tempête de sable. Et il y a la beauté de Betty, veuve enceinte aux grands yeux de ciel. La violence des éléments s’oppose à la délicatesse des visages, même épuisés et couverts de poussière. Voilà une très belle œuvre sur une période historique qui n’en finit pas de me passionner.

 Je n’y peux rien s’ils sont partout

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