La jeune Bera, vouée par son père à devenir cheffe de leur village, est sur le point de passer son rite de passage, cette épreuve au cours de laquelle un jeune lutin rend un service à la communauté. Mais Bera ne s’intéresse qu’aux traces que les géants ont laissées derrière eux dans la forêt. Elle a toute une collection cachée d’objets dans sa chambre. « Ça prouve encore une fois que je ne suis pas folle et que les Granjans ne sont pas des monstres de légende. » (p. 4) Alors, ça sera ça, son rite de passage : trouver les Granjans et prouver que géants et lutins peuvent vivre ensemble ! « La peur de l’autre, la haine, la cruauté… Granjans et lutins partagent les mêmes faiblesses. » (p. 27) Dans sa quête, elle rencontre un groupe de Korrigans : eux sont farouchement opposés à l’idée de côtoyer les géants, et leur cheffe est prête à tout pour empêcher Bera de rejoindre le monde des Granjans.
Au terme de ce premier volume, on veut évidemment connaître la suite des aventures de Bera ! En dépit de pages d’exposition un peu maladroites, cet ouvrage offre une belle histoire de tolérance et de vivre-ensemble. Le personnage de Bera est remarquablement bien construit et c’est un plaisir de rencontrer un protagoniste féminin qui échappe à tous les clichés idiots et réducteurs associés au prétendu beau sexe. Les illustrations sont charmantes : voilà une bande dessinée que j’aurai plaisir à relire !