Recueil de poésie de Tarjei Vesaas.
Dans ces textes courts, l’auteur norvégien déploie toute la gamme des sujets qui se retrouvent dans ses autres œuvres : la nature omniprésente, le lyrisme, la faillibilité de l’homme ou encore la puissance immuable du passage des saisons. Certaines strophes sont des attaques virulentes contre la pollution causée par l’être humain et des plaidoyers vibrants pour une écologie au sein de laquelle l’homme ne serait qu’un maillon, pas un dominant.
Il y a une délicatesse de haïkus dans ces phrases qui saisissent l’éphémère et fixent l’instant dans une fragile gangue de mots. « Ça craque dans les piquets obliques d’une clôture enneigée. » (p. 6) Entre deux visions terribles d’anéantissement, l’auteur livre son interprétation de tableaux connus et transcende les arts. En prose ou en poésie, l’œuvre de Tarjei Vesaas ne cesse de m’émouvoir.
LA GRAINE EST SEMÉE À L’AVEUGLE
L’idée est une graine,
et la graine dans la terre a des projets
culminants comme des montagnes
et effrayants comme des abysses.
On peut avoir peur
de mettre la graine.
Elle peut ne devenir qu’une
fane d’aneth.
Elle peut fendre le globe.