Album d’Ingrid Chabbert et Clotilde Goubely.
« Il était une fois un grand méchant lapin qui adorait embêter ses congénères. » Voilà un conte où le vilain n’est pas tout à fait effrayant, me direz-vous ! En effet, nous sommes loin de l’ogre, du grand méchant loup ou de la cruelle sorcière. Un lapin, donc… Pas de quoi paniquer, certes, mais celui-là est un vrai sale gosse qui aime faire pleurer ses camarades. Il n’y en a pas un qui résiste aux farces mauvaises du léporidé mal embouché ! Sauf, finalement, « le petit lapin sauvage si mignon à la queue en forme de pompon » : il suffit d’un courageux pour renverser la brute du potager ! La morale n’est pas vraiment édifiante, mais l’album est un délice féroce et jubilatoire.
J’ai beaucoup aimé le dessin, avec ce trait un peu flou qui superpose l’esquisse et l’image presque finie. L’histoire nous parle d’apparences trompeuses et de bravoure, mais d’une façon qui n’a rien de canonique. Est-ce vraiment un album pour les enfants ? Oui, très probablement, parce qu’il leur sera impossible de résister aux bouilles impayables des bestioles, mais je pense que les parents se marreront différemment.