Recueil de contes de Jules Supervielle.
Dans ce livre, vous trouverez :
- Un enfant dans un village vide en bord de mer,
- La Crèche visitée et revisitée,
- Une noyée qui ne se sent pas morte parmi des ombres grises,
- Un homme défiguré condamné à la solitude,
- Une enfant à la voix étonnante,
- Un homme en son cheval (oui, « en » et pas « et »…)
- Un crime qui ne reste pas impuni.
Il y a un parallèle évident avec les nouvelles de Michel Tournier : j’y retrouve le même enchantement et la même poésie un peu folle. La douceur aussi et le goût d’un merveilleux qui n’est pas niais, mais qui réapprend à rêver. « Souvent les bœufs font semblant de ruminer alors qu’au fond de leur âme ils chantent. » (p. 37) C’est beau, tout simplement, parce que c’est faussement naïf, mais véritablement candide. Ça parle de l’homme et ça célèbre son pouvoir d’imagination. « Marins qui rêvez en haute mer, les coudes appuyés sur la lisse, craignez de penser longtemps dans le noir de la nuit à un visage aimé. » (p. 22)
Pendant mes études, j’ai étudié La fable du monde du même auteur. Ce poème au long cours raconte la création du monde. Et j’ai retrouvé dans ce recueil de contes la même spiritualité profonde. « Quand le visage est obligé de sourire pour des besoins professionnels, il faut bien que notre humaine tristesse se réfugie quelque part. » (p. 149)
L’enfant de la haute mer est une magnifique lecture dont j’avais, sans le savoir, le plus grand besoin.