Le lapin (in La main gauche)

Nouvelle de Guy de Maupassant.

Un matin, Maître Lecacheur apprend qu’un de ses lapins a disparu. Aucun doute, quelqu’un a volé ce lapin et ce n’est pas l’épouse Lecacheur qui dira le contraire ! « Sur sa maigre figure irritée, toute sa fureur paysanne, toute son avarice, toute sa rage de femme économe contre le valet toujours soupçonné, contre la servante toujours suspectée, apparaissaient dans la contraction de la bouche, dans les rides des joues et du front. » Le premier suspect est Polyte, un homme à tout faire récemment renvoyé de la ferme. Pourquoi chercher plus loin alors qu’il semble si évident que c’est lui qui a dérobé le gros lapin gris ? Et voilà que l’affaire se corse puisque Polyte couche avec la femme d’un berger un peu simplet, Séverin, qui ne connaît rien au droit du mariage.

Dans cette nouvelle bouffonne, l’auteur se moque sans vergogne de la bêtise avare des paysans, de la bêtise administrative des gendarmes et de la bêtise niaise des bergers. Tout le monde en prend pour son grade et tout ça pour un lapin passé à la casserole ! Selon le narrateur, « les maris trompés [sont] toujours plaisants », mais ils le sont surtout quand ils s’ingénient à prouver combien ils sont crétins et comment leur sied l’uniforme de cocu. Dans nombre de ses nouvelles paysannes, Maupassant met en scène des personnages un peu archétypaux qui, comme dans la Commedia dell’arte, remplissent à merveille le rôle que l’attend d’eux, au grand plaisir du lecteur !

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