Bande dessinée de Rodolphe Jacquette (scénario) et Al Coutelis (dessin et couleurs).
Sous-titre : Une aventure extraordinaire de Dampierre et Morrison en deux tomes.
Sur le yacht L’Ulysse, le jeune Paul Dampierre profite d’une croisière avec sa fiancée, la jolie Caroline Perceval. Lors d’une nuit de brume, le yacht heurte un cargo et prend l’eau. À bord, c’est la débandade : les canots sont pris d’assaut. Alors que le yacht part à la dérive, il reste deux passagers à son bord, Paul Dampierre et un marin irlandais, Patrick Morrisson. Flottant en aveugle sur des eaux saturées d’algues étranges, L’Ulysse désespère de trouver du secours. « La mer des Sargasses, oui, bien sûr, avec une cité d’épaves, de derelicts… » (p. 13) Après avoir rencontré avec un autre navire à la dérive et son seul survivant à l’esprit dérangé, Dampierre et Morrisson abordent une étrange cité faite de dizaines de navires reliés entre eux. « Dans notre situation, aborder une île, c’est déjà un miracle ! … En plus si elle est habitée… / Ouais… reste à savoir par qui… Si c’est pour tomber sur une bande de zoulous plus ou moins anthropophages… » (p. 31) Voilà la légendaire cité des Sargasses, « ce royaume dont on ne repart jamais. » (p. 36) Si l’accueil est chaleureux, Dampierre et Morrisson soupçonnent d’étranges mœurs et de terrifiants secrets. Il ne fait peut-être pas bon vivre sur cette cité flottante…
Cette légende de marin est traitée ici dans une veine tout à fait terrifiante. Qu’est-ce qui gratte la coque du bateau ? Que dissimulent ces sinistres algues ? La terreur est constante tout au long du récit et le scénario est plutôt bien ficelé, avec un cliffhanger à la fois frustrant et alléchant. Les dessins sont nets et les couleurs sont crues, violentes. Ce n’est pas le style que je préfère, mais le premier tome de Sargasses reste un album au format classique de très bonne facture.