Pendant sa rénovation, le Musée des Beaux-Arts de Nantes a prêté des œuvres de ses collections à d’autres musées, dont au Palais Lumière d’Évian qui a organisé une exposition autour de la figure féminine dans l’art pictural entre 1860 et 1930. « Au cours de cette soixantaine d’années, les mutations économiques et politiques ont profondément bouleversé le rôle et la place des femmes dans la perception sociale. » (p. 4) Cette mise en valeur de plusieurs dizaines de tableaux donne une idée de la politique d’acquisition du musée nantais.
Les notices très détaillées replacent les tableaux dans leur contexte et dans l’œuvre de chaque artiste. Elles sont des mines d’information historiques ! Mais surtout, ce catalogue d’exposition, qui a toute sa place sur mon étagère de lectures féministes, montre la diversité des représentations féminines. « Ce que nous apprend chacun des peintres, dans sa manière de présenter et de représenter les femmes, c’est une vision d’une époque. […] À travers une comparaison de figures féminines, il nous est possible de nous rendre compte qu’on n’était pas femme de la même manière, qu’il y a plusieurs formes de féminités. La Femme n’est qu’un mot. » (p. 31) La dernière phrase semble une évidence, mais elle gagne à être répétée !
Voilà un bel ouvrage que je prendrai plaisir à parcourir et à relire, pour m’émerveiller encore sur le détail d’une main, la délicatesse d’une main ou le chatoiement d’une étoffe.