Roman de Colette.
Renée Néré redoute l’amour. Elle a quitté Max pour y échapper. Elle s’éloigne de May et Jean pour détourner ses yeux d’une passion qui la gêne. Mais Jean la suit. Commence entre eux un amour qui les effraie et les éloigne l’un de l’autre, un amour lourd de silence à écouter. Pour garder Jean, pour préserver le sentiment, Renée doit apprendre l’humilité et la patience. Pour sauvegarder leur amour, elle doit s’oublier et se fondre en l’homme qu’elle aime.
Le combat de cette femme est bouleversant. Libre et forte d’une indépendance qu’elle revendique comme un droit gagné au combat de l’amour, elle doit rendre les armes face à plus fort qu’elle. L’amour est l’entrave ultime, celle qui la prive de son individualité. Mais quand celle-ci devient un poids, elle plonge avec délice dans l’amour libérateur et fédérateur. C’est en couple qu’elle se retrouve, qu’elle s’accomplit et qu’elle se découvre.
Mentir, tricher, fuir ou jouer, voilà les verbes que Renée s’emploie à combattre pour retenir son homme, celui qui lui échappe et qui emporte avec lui son propre dynamisme, sa vie, son essence. Le don d’elle-même, ultime, sacrificiel, qu’elle offre à Jean est une renaissance. En s’oubliant totalement, en reniant son passé et ses habitudes, elle renaît et s’incarne en phénix de l’amour.
Le texte est court, c’est une gifle. À chaque lecture, je suis bouleversée et j’en redemande. À chaque lecture, je réapprends la valeur de l’amour.