Roman de Pierre Marchant.
Un tronc d’arbre creux est rejeté par le Rhin sur ses rives. En son sein, le cadavre décapité d’un chevalier franc. Ce corps n’est que le premier de ceux qui vont jalonner la marche punitive et meurtrière de l’évêque Milon, ami et conseiller de Charles Martel, le maire du palais du roi Chilpéric. À une époque où le royaume franc est divisé entre l’Austrasie et la Neustrie, Charles Martel, bâtard de Pépin le jeune, tente d’unir les Francs autour d’un même pouvoir, le sien. Les seigneurs de ces temps doivent choisir à qui vouer allégeance. Certains seigneurs dont les terres bordent les frontières de l’Austrasie cachent un secret dont Milon connaît la teneur. Cupide et violent, l’évêque sème la terreur sur les bords du Rhin. Le moine Otton, le jeune Goderic et la jolie Amalia vont par monts et forêts pour tenter de prévenir les personnes menacées par la vindicte de Milon. La vérité n’étant pas toujours celle qui saute aux yeux, les personnages vont découvrir bien des secrets, sous le regard miraculé de l’abbesse Odile, la future Sainte Odile.
Je ne suis pas friande des romans policiers mais je raffole des romans médiévaux. Le mélange des deux me laisse parfois perplexe mais celui-ci a le mérite de présenter une intrigue simple intelligemment étayée par des personnages crédibles et superbement rehaussée d’informations historiques fort pertinentes. C’est avec plaisir que j’ai lu les descriptions architecturales des villas et des églises, que j’en ai appris un peu plus sur les ornements et parures, sur les armes et outils. Les paysages d’Alsace sont fidèlement rendus et il est facile de suivre les pas des personnages.
Je ne suis en aucun cas une lectrice apte à critiquer la qualité de l’enquête. Je peux en revanche apprécier les talents d’écriture de l’auteur qui, en peu de mots, en dit beaucoup et avec élégance. Le roman n’est pas que policier, il est aussi picaresque et historique.
Ce roman est très divertissant. Je le conseille aux férus d’Histoire et aux amoureux d’intrigues policières.