Roman de Gayle Forman.
À 17 ans, Mia est heureuse. Entourée de ses excentriques parents, de son dynamique petit frère Teddy, de son amie Kim et de son amoureux Adam, elle avance dans la vie, portée par la passion du violoncelle et le goût de la musique. Tout bascule un matin d’hiver. La voiture qui conduit toute la famille chez des amis est percutée. Seule rescapée de l’accident, Mia assiste en étrangère à ce que subit son corps. Détachée d’elle-même, elle voit sa famille et ses proches se rassembler à l’hôpital. Au cours d’une longue journée au cours de laquelle elle doit décider si elle veut vivre ou mourir, Mia revisite ses souvenirs et en tire force et apaisement. À certains moments, l’esprit de Mia s’échappe et semble renouer avec la vie. On découvre en Mia une jeune adolescente comme les autres, amoureuse, en proie au doute, capable de coups de folie et de lourdes décisions.
Pour Mia et ses proches, tout est musique. Son père est un ancien guitariste punk, sa mère est une ancienne groupie, son frère suit les traces de son père et son petit ami est la vedette d’un groupe de rock local qui commence à percer. Mia a choisi le violoncelle et la musique classique. Elle est sur le point d’intégrer la Juilliard School, prestigieux établissement d’enseignement artistique à New York et ne jure que par Yo-Yo Ma, un maître de l’instrument qu’elle affectionne. L’omniprésence de la musique est bouleversante quand Mia parle de l’accident : « On ne s’attendait pas à ce que la radio continue à jouer, après. Pourtant, c’est le cas. […] Il y a eu une symphonie de grincements, un choeur d’éclatements, une aria d’explosions et, en guise de final, le claquement triste du métal se fichant dans le tronc des arbres. » (pp. 19 et 20)
Le corps de Mia est dans le coma. Son esprit détaché a le contrôle de l’avenir de son existence : « Si je reste. Si je vis. C’est moi qui décide. » (p. 71) Mia se sait orpheline, seule survivante d’une famille aimante et aimée. Le combat pour rester semble trop douloureux et difficile au regard de la simplicté de s’en aller. Si la décision lui appartient, ses proches ne peuvent s’empêcher de lui glisser à l’oreille leurs encouragements et leurs souhaits. Adam, qui ne sait pas écrire de chansons d’amour, exprime un sentiment plus puissant que l’amour, fait de renoncement et de chagrin : « Si tu restes, je ferai ce que tu voudras. Je quitterai le groupe pour t’accompagner à New York. Mais, si tu préfères que je m’en aille, je le ferai aussi. […] Ce serait dur, mais je le ferais. Je peux accepter de te perdre de cette façon si je ne te perds pas aujoud’hui. Je te laisserai t’en aller. Si tu restes. » (p. 182)
Ce roman pour « jeunes adultes », selon la mention de Pocket, est très touchant. Comme l’indique la maison d’édition, il est à mettre entre les mains d’adolescents et de jeunes lecteurs. L’histoire est bien racontée et la narration est originale. Le découpage en heures est oppressant car il représente un décompte funeste. Mais cette émotion et ces personnages sont à réserver aux jeunes gens. J’ai été émue, mais pas bouleversée. Trop vieille peut-être pour ce genre d’histoire qui cause des larmes faciles…