Bande dessinée de Diaz Canales et Guarnido. Quatrième volume.
Mon billet sur les trois premiers volumes.
Extrait de la dédicace :« Et finalement, puisse être ce livre un hommage à la ville magique de la Nouvelle-Orléans. Sa musique et son âme imprègnent chaque recoin de cette histoire… »
La fouine Weekly a mis Blacksad en cheville avec Faust Lachapelle, patron d’une maison de disques à la Nouvelle-Orléans. Le beau matou doit retrouver Sebastian Fletcher, pianiste réputé et héroïnomane notoire. Sur le point de mourir, Faust veut revoir celui qu’il considère comme un fils. Mais Thomas Lachapelle, le fils de Faust, ne l’entend pas de cette oreille. Une sombre histoire d’empoisonnement remonte du passé et détruit plus que des fortunes. Des innocences sont fauchées et, pour certains, il n’y a plus d’espoir de retour.
De clubs de jazz en antres vaudous, Blacksad affronte les démons inquiétant de la plus belle ville de la Louisiane. Une étrange silhouette dissimulée sous une cape rouge et un crâne de bélier incarne les cauchemars de la Nouvelle-Orléans. Le mal rôde, sournois et patient. Sous les traits d’une vieille chèvre ou d’un hippopotame brutal, la violence a plusieurs visages. Mais c’est sous le masque du remède qu’elle frappe le plus fort.
L’exubérance colorée et chaude de la Nouvelle-Orléans crève la page. La ville offre son carnaval et ses beautés alanguies sur des pleines pages dignes des meilleures cornes d’abondance. Le jazz rythme le récit et l’album est musical, endiablé et expressif comme un big band. Et pourtant, il semble que le silence peut tout envahir et chacun le redoute. « Pour moi, l’Enfer c’est le néant, un endroit sans mes amis, sans musique, sans paroles qui stimulent l’imagination, sans beauté qui exalte les sens. » (p.4)
Blacksad a toujours autant de charisme quand il sort les griffes. La Nouvelle-Orléans lui va comme un gant. Cet album est de loin le plus réussi de tous. Les couleurs et les jeux d’ombre traduisent une atmosphère parfaitement maîtrisée. L’intrigue est également plus aboutie que celle du second ou du troisième tome. Les indices sont égrenés avec intelligence et c’est avec plaisir que l’on suit l’enquête de Blacksad, menée avec une finesse toute féline.