Ça chauffe à Mayotte, l’île aux merveilles, et pas que sous le soleil. Depuis mardi, l’île est sous le coup de grands mouvements sociaux. Les Mahorais se révoltent contre la vie chère et demandent l’augmentation de leur pouvoir d’achat. Pour exemple, le prix du kilo d’ailes de poulet (un des produits les plus consommés ici) est passé de 10 à 25 euros en deux ans.
Les barges qui assurent le transport entre les deux îles sont à l’arrêt (grève et pénurie de carburant), donc impossible de rejoindre l’aéroport sur Petite-Terre. On assiste à des scènes de guérillas urbaines un peu partout sur l’île. Des barrages sauvages et des feux de pneus sont montés sur les routes et les gendarmes répliquent à coup de gaz lacrymaux et circulent en blindés dans les rues.
Mes collègues et moi ne quittons pas la maison à Bandrélé. On est plutôt à l’écart, mais la grogne se répand rapidement. En plus, avec nos têtes de blancs, on ne prend pas de risque. Les réunions de ce soir et de demain ont été annulées. Le mot d’ordre : restez chez vous ! OK… on ne va pas jouer avec le feu.
Les négociations entre les services du préfet et les syndicats se poursuivent depuis mercredi, mais FO refuse tout et les deux parties semblent avoir du mal à communiquer. La chaîne locale, Mayotte 1ère, n’assure même plus les services de météo.
Donc chômage technique pour moi. Sans réunion à traiter, je suis sans emploi. Je n’ai plus de livres sous la main (hormis deux livres jeunesse piqués au voisin) et la semaine va être longue. Pas d’alarmisme, on espère que les choses vont rentrer dans l’ordre rapidement. On n’en est pas encore à parler de rentrer plus tôt, mais on reste prudent.
Vous trouverez des informations plus complètes sur le site de Mayotte Hebdo et de Malango Actualité.