À l’occasion de la parution de La discothèque rock idéale 2, la librairie Millepages à Vincennes recevait Philippe Manœuvre et son compère Jérôme Soligny. Entre les deux potes, une guitare. Le hasard n’existant pas, le libraire doit au destin d’avoir ouvert le livre à la page exacte de David Bowie.
Assise au troisième rang, j’ai pris quelques notes à la volée. Ces deux-là, j’aurais pu les écouter toute la nuit !
Est-ce que le rock est un élixir de jouvence ?
PM – Si on est encore vivant, c’est parce qu’on est des imposteurs, qu’on n’est pas allé aussi loin que les autres. […] Le rock ne s’arrête pas. Le rock n’oublie pas. […] On a utilisé le rock pour servir de fioul à notre écriture.
JS – Un truc qu’on a tous en commun, on a une passion. […] On est toujours comme des gosses.
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Le rock rend éternel l’instant magique de la jeunesse ?
Quand il écrivait Je suis mort il y a vingt-cinq ans, Jérôme Soligny était animé par le désir de raconter l’histoire de son ami. C’est ensuite, à la relecture, qu’il a compris que le roman était « une façon de le rendre éternel ».
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Rock & Folk, c’est un sanctuaire ? Une esthétique ? Une manière d’envisager le monde ?
Pour Philippe Manœuvre, Rock & Folk puise sa force dans l’envie de faire découvrir et de faire connaître des nouveaux talents. Le magazine aime donner sa chance à de jeunes auteurs, à des plumes neuves et croit que le futur du rock existe bien. Rock is not dead ! Des groupes comme The Strokes, White Stripes ou The Libertines ont relevé le rock. En France, il y a les BB Brunes, un groupe de rock à l’ancienne avec basse, batterie et guitare.
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Est-il important de matérialiser la musique, sous forme de vinyle ou cd ?
PM – On n’est pas intégriste ! […] Mais c’est vrai que le vinyle était un objet parfait. Au sujet des maisons de disque en danger à cause du téléchargement : Les maisons de disque partent sous nos yeux. On dirait la lente descente du Titanic.
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Les grands noms ont fusé : Bowie, par-ci, Clapton par-là, et quelques mots sur Alice Cooper et Keith Richards ! Au passage un peu de Bukowski et d’Hunter S. Thompson. Et forcément les Beatles, les Doors, The Velvet Underground, Lou Reed ou Coldplay. Philippe Manœuvre ouvre la bouche et que le rock soit !
Philippe Manœuvre a de la verve et son exubérance enthousiaste est toujours contagieuse. À ses côtés, modeste, discret et toujours à propos, Jérôme Soligny connaît aussi son sujet. Quelques questions, quelques signatures et les voilà partis pour Bercy, où l’immense MacCartney joue ce soir. Je l’envie ce bonhomme : deux paires d’oreilles en or massif sont là pour lui ce soir !