Mary Poppins

Roman de Pamela Lindon Travers.

M. et Mme Banks sont bien embêtés : la nounou est partie et personne n’est là pour les enfants, Jane, Michael, John et Barbara. Mais voilà que souffle le vent d’est et Mary Poppins descend du ciel pour s’occuper de la marmaille. Attention, on ne rigole pas avec Mary Poppins : « on ne pouvait pas regarder Mary Poppins en face sans lui obéir. Il y avait en elle quelque chose d’étrange et d’extraordinaire, de terrible et de fascinant. » (p. 17) Mary Poppins ne se laisse pas marcher sur les pieds et mènent les quatre enfants Banks d’une main de maître.

Mais elle est aussi une gouvernante hors du commun. Avec elle, les enfants découvrent le gaz du rire, apprennent ce qui passe la nuit quand le zoo est fermé et comprennent comme les étoiles sont arrivées dans le ciel. Pour Mary Poppins, pas de limite à l’imagination ou aux merveilles ! Elle peut tout se permettre. « Elle, c’est la grande exception. Elle échappe à toutes les règles. » (p. 157)

La gouvernante est très coquette, mais il faut surtout noter son détestable caractère. Revêche et acariâtre avec les enfants, elle est d’une courtoisie exquise avec certaines personnes, mais elles sont bien rares. « Mary Poppins n’avait pas l’habitude de perdre son temps avec des gentillesses. » (p. 212) Le propre de cette nounou pas comme les autres, c’est de toujours dire non. Et pourtant, les enfants l’adorent et craignent de la voir partir. Mais que souffle le vent d’ouest et Mary Poppins s’envolera vers d’autres horizons.

Que voilà un personnage antipathique ! À la fois Madame Je-sais-tout et mère Fouettard, Mary Poppins est loin d’être la nounou dont j’aurais pu rêver. Je m’étonne que les jeunes lecteurs contemporains de l’auteure aient pu apprécier cette histoire, mais je suppose que ce qui me choque aujourd’hui participait à l’époque d’une forme d’éducation où les enfants devaient être matés et où l’expression « sage comme une image » avait du sens.

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Le film éponyme de Robert Stevenson, réalisé par les Studios Disney avec Julie Andrews et Dick Van Dyke, est de ceux qui j’ai vus des dizaines de fois étant gamine. La Mary Poppins de Disney est bien plus charmante. Bien que sévère et intransigeante avec la discipline, elle donne l’impression d’aider sincèrement les enfants dont elle a la charge. Le film développe à l’envi les scènes du livre et c’est avec un plaisir sans cesse renouvelé que j’ai suivi la belle gouvernante et les enfants Banks dans les méandres enchantés d’un tableau dessiné sur le sol. J’ai encore une fois échoué à prononcer Supercalifragilisticexpialidocious, mais je ne désespère pas…

À choisir, sans aucun doute, je prends le film !

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