Bandes dessinées de Grzegorz Rosinski (dessins) et Yves Sente (scénario). Suite immédiate à la série Thorgal.
Moi, Jolan – Jolan quitte les siens pour honorer sa promesse. Mais pour accomplir une destinée exceptionnelle, il doit définitivement quitter l’enfance et surmonter plusieurs épreuves. C’est à ce prix qu’il pourra fouler le seuil de l’initiation. Mais quatre autres candidats à l’initiation marchent également vers le château de Manthor. Face à l’adversité, le fils de Thorgal ne démérite jamais. « Moi, Jolan, je décide que je serai maître de mon destin. » (p. 48)
Séparé de sa famille, Jolan se montre digne de son père. Pendant ce temps, dans le Northland, Aaricia fait une surprenante découverte qui met en jeu l’avenir de sa famille.
Le bouclier de Thor – Jolan suit l’enseignement de Manthor avec d’autres jeunes gens aux pouvoirs extraordinaires. « Vous pénétrerez à Asgard et aurez alors trois jours pour passer la porte, rejoindre la forge de Thor, y dérober son bouclier d’airain et me le ramener. Celui qui réussira sera l’élu. » (p. 18) Par ailleurs, venue du fond des âges, une prophétie de magie rouge attend le retour de Kahaniel qui devrait se réincarner en Aniel, le fils de Thorgal et de Kriss.
Comme son père, Jolan fait montre de sa force physique, intellectuelle, mais aussi morale. Il n’a pas peur d’affronter les épreuves des dieux.
La bataille d’Asgard – Mathor charge Jolan d’aller quérir une pomme dans le verger d’Asgard. Le fruit doit permettre à la mère du mage rouge de retrouver son immortalité. Aidé d’une armée de curieux soldats, Jolan part dans le monde des dieux et il en rendra plus d’un mécontent. « Jolan Thorgalson ! Non seulement ton père a passé sa vie à perturber l’ordre des mondes en impliquant la gardienne des clés et même ma propre femme, mais il faut en plus que son propre fils s’introduise à Asgard pour remettre en cause les lois que j’ai établies ! » (p. 44)
La visite d’Asgard n’est pas une promenade de santé : entre dieux fourbes et colère divine, Jolan est fort occupé, d’autant plus qu’est venue l’heure de ses premiers émois amoureux. En parallèle et avec parcimonie, l’histoire de Thorgal se poursuit. Le guerrier pacifique n’a pas fini de voyager.
Le bateau-sabre – Jolan et ses quatre compagnons ont suivi l’enseignement de Manthor. Le mage rouge leur apprend que le monde va connaître de terribles bouleversements au nom d’un dieu unique. Si certains doutent de la puissance d’une telle divinité, Jolan fait preuve de sagesse. « C’est parce que je suis allé à Asgard et que j’ai assisté aux disputes stériles de nos dieux que je ne sous-estime pas la force d’un dieu unique. » (p. 9) Manthor charge Jolan et ses compagnons de préserver les hommes du Nord et leurs croyances afin de sauver les dieux d’Asgard. Pendant ce temps, Thorgal poursuit sa route vers Bag-Dadh pour retrouver son fils Aniel.
Monothéisme catholique contre paganisme viking : l’intrigue s’éloigne des fantasmagories de la science-fiction et revient sur un terrain un peu plus historique et plausible. Mais tout cela reste entouré de magie rouge et de mystère. Jolan et Thorgal n’ont pas fini de courir les routes du monde pour sauver les leurs et préserver l’ordre ancestral des choses.
*****
Depuis l’album Moi, Jolan, c’est le fils qui est au centre, même si le père vit toujours de nombreuses aventures. Avec le changement de scénariste viennent un changement de point de vue et un souffle nouveau et salutaire pour relancer l’appétit et l’envie de suivre cette série.
J’attends toutefois de lire la suite de ses aventures pour être vraiment convaincue. Le jeune héros blond est valeureux, mais il a un côté propret que n’avait pas son père. Il lui manque, pour le moment, la part d’ombre qui fait de Thorgal un héros complet et complexe. En l’état, Jolan n’est qu’un jeune chevalier sans tache et sans reproche, encore trop insouciant et naïf. À suivre, avec toujours autant d’attention et – pour l’instant – de plaisir.