Dire d’une femme qu’elle est un bas-bleu est particulièrement péjoratif : sont ainsi qualifiées les dames dont les hommes estiment qu’elles se piquent de prétentions trop intellectuelles ou littéraires. Bref, c’est une expression de misogyne, de macho, voire de butor !
Chers messieurs à l’esprit étroit, sachez que nous devons cette expression à un homme qui se présenta un jour dans un cercle littéraire chaussé de bas bleus ! Au 18° siècle, une Anglaise du nom d’Elizabeth Montagu tenait salon et affirmait qu’elle recevait plus volontiers les gens d’esprit que les élégants. Si mal attifé, Benjamin Stillingfleet prouva qu’il avait plus d’esprit que de goût. Par extension, un bas-bleu valait davantage par son mérite personnel que par son extraction sociale, ce qui ne manqua pas d’agacer les bien-pensants, les conservateurs et les réactionnaires qui en profitèrent pour moquer cette appellation.
Cette expression si méprisante dont on affuble les femmes d’esprit est donc née de la faute de goût d’un homme à qui on ne fit absolument pas reproche de ne pas savoir accorder les couleurs. Na !
Alors, billevesée ?