Pièce de théâtre de Tennessee Williams.
Nouvelle-Orléans, quartier français. Un soir, Blanche Dubois arrive chez sa sœur, Stella, et son beau-frère, Stanley Kowalsky. La jeune femme ne peut se résoudre à la pauvreté du couple et ne cesse de rappeler la richesse qu’elle a connue. Blanche est une femme très sensible, tout en nerfs. « Il faut que je sois avec quelqu’un, je ne peux pas rester seule… parce que comme tu t’en es aperçue, je ne vais pas très bien. » (p. 30) Immédiatement, Stanley prend sa belle-sœur en grippe : il ne succombe pas à ses manières et ne supporte pas ses prétentions aristocratiques. « De la féérie ! C’est ce que je cherche à donner aux autres ! Je veux enjoliver les choses. Je ne dis pas la vérité, je dis ce que devrait être la vérité ! Que je sois damnée si c’est un péché ! » (p. 180) Et surtout, Stanley ne croit pas à son histoire. Il se renseigne et finit par découvrir le honteux secret de Blanche, qui n’est blanche que de nom.
Stanley est clairement une brute sans raffinement et tout dans sa nature s’oppose à la fragilité nerveuse et inquiète de Blanche. La rencontre entre un esprit malade et un esprit brutal ne peut qu’être âpre et violente. Blanche ne supporte pas les attaques et les contrariétés et Stanley ne supporte pas les méandres tortueux du comportement de sa belle-sœur. Tout les oppose, indéniablement, mais la tension sensuelle est palpable, voire épaisse. Blanche a beau crier son dégoût pour la brute que sa sœur a épousé, Stanley a beau se moquer des chichis de sa belle-sœur, quelque chose ne peut que s’enflammer entre eux, qu’ils le veuillent ou non.
Une fois n’est pas coutume, j’ai découvert le livre grâce au film. Marlon Brando beuglant sa rage et hurlant le nom de sa femme, ça m’a fait un petit quelque chose la première fois que je l’ai entendu ! Et l’acteur sait parfaitement magnifier un t-shirt blanc… La pièce de Tennessee Williams est superbe, mais les didascalies ont fini par m’épuiser. L’auteur a une idée très claire de son texte et de la mise en scène qu’il veut. Mais l’abondance d’indications scéniques m’a lassée puisque les dialogues y sont presque noyés. Ici se pose donc une question récurrente quand on parle de théâtre : un texte théâtral est-il fait pour être lu ou pour être vu ? Je me garde bien d’y répondre et ne peux que vous inviter à lire le texte et à voir le film de 1951.