Roman d’Olivier Truc.
Le 10 janvier, en Laponie, tout le monde attend le retour du soleil après 40 jours d’obscurité. Mais personne ne s’attendait au cambriolage du musée sami et au vol d’un ancien tambour chamanique. Dans le même temps, l’assassinat et la mutilation d’un éleveur de rennes mettent en émoi la communauté de Kautokeino. Rien ne semble relier les deux affaires, mais Klemet Nango et sa jeune collègue Nina, tous les deux officiers de la police des rennes, vont mettre au jour une histoire qui remonte à plusieurs siècles.
Pendant ce temps, l’attitude et les desseins d’André Racagnal, géologue français trop friand de jeunes filles, laissent perplexe. Quelle richesse dissimule le sous-sol finlandais ? Alors que l’enquête emmène la police des rennes jusqu’en France, auprès d’un homme qui a accompagné Paul-Émile Victor dans une des ses expéditions, il semble que le tambour dérobé est plus qu’un objet rituel. Et la lumière se fait sur cette histoire à mesure que les jours rallongent et que le soleil reprend ses droits sur le sol gelé des confins de la Laponie.
Tout d’abord, il me semble évident qu’il y aura une suite et que l’inspecteur Klemet va devenir un autre de ces policiers du froid qui a fait du polar scandinave un genre littéraire à part entière. Par ailleurs, l’intérêt principal de ce roman est de présenter les rites samis avec les joïks (chants traditionnels) et l’élevage du renne qui est la base même de la survie du peuple lapon. « Le renne était un bon animal si l’on savait en prendre soin. Il nourrissait, habillait. » (p. 223) Olivier Truc évoque également le long travail de sape mené par les protestants pour éradiquer les rites lapons et assimiler cette population nomade aux Finlandais, aux Norvégiens et aux Suédois.
J’ai aimé le personnage d’Aslak, éleveur de rennes resté très proche des traditions. Une question subsiste à la fin du roman : le dernier Lapon, est-ce lui ou est-ce Klemet, d’origine sami ? Mais bon, le polar et moi, ça fait deux, même s’il se passe en pleine neige. Ce roman est plein d’intérêt, mais je crois que je manque fondamentalement de patience et ça m’ennuie d’enquêter au côté des policiers. Si vous aimez les polars, allez-y, vous aimerez. Moi, ça me laisse froide.