Recueil d’histoires de Philippe Claudel. Illustrations de Pierre Koppe.
Tout commence par la fuite de tous les enfants qui en ont assez qu’on les dispute. Alors, zou, ils ont mis les voiles. Les parents et tous les adultes sont bien tristes, mais le problème, c’est qu’ils ont perdu leur âme d’enfant. « Car le problème, voyez-vous, c’est que quand on est grand, on oublie, on oublie presque tout, et on oublie surtout qu’on a été enfants. » (p. 12) Ouf, les enfants sont de retour ! Maintenant, il faut leur raconter des histoires et écouter les leurs !
Avec une tendresse infinie, Philippe Claudel croque l’imaginaire enfantin : contes, cauchemars, cours de récréation, joujoux, monstres et autres doudous, tout y passe. Les histoires sont très courtes : en quelques pages, voire quelques paragraphes, l’auteur cisèle une perle d’émotion. « Ça arrive que des papas et des mamans n’aiment pas leurs enfants, mais généralement, on ne le dit pas. On ne le dit jamais dans les histoires pour les enfants. » (p. 37) Ce recueil est touchant et drôle et tout le talent de Philippe Claudel est de parler comme les enfants sans être niais ou caricatural. Chaque histoire porte un message (et non une morale) simple et évident, le genre de pensée qu’on ne devrait jamais avoir à répéter. « La vie, la vie la vie n’est pas comme les livres, elle peut être bien belle, même si parfois elle n’est pas toute rose, mais changer de couleur ne la rend pas meilleure. » (p. 117) Avec les dessins griffonnés et crayonnés de Pierre Koppe, ce recueil est un petit trésor.