Texte de Pia Petersen.
Dans cette longue lettre, Pia Petersen s’adresse à l’homme qu’elle aime toujours, mais qu’elle a quitté au pied de l’autel. Elle essaie de reprendre la conversation interrompue par sa fuite et par l’incompréhension hostile de son ancien fiancé. « Il fallait laisser à l’autre la possibilité de changer d’avis mais ça, tu l’as oublié, n’est-ce pas ? » (p. 12) Alors qu’elle occupait depuis longtemps la place de la maîtresse, Pia Petersen s’accommodait parfaitement de la situation et n’avait pas demandé à son amant de quitter son épouse. « Je prenais goût à ne plus être hantée par le désir de possession. » (p. 22) Elle affirme n’avoir jamais eu besoin du mariage pour aimer, et encore moins le désir de formaliser des sentiments qui sont surtout beaux quand ils sont libres. « Jamais je ne soumettrai l’amour à un contrat. » (p. 25) Au fil de sa lettre, elle rappelle à l’homme qu’elle aime qu’elle refuse de se définir en tant que femme-épouse ou femme-mère et qu’elle a trouvé d’autres façons de se réaliser, loin du couple contresigné et de la maternité. « Toutes les femmes n’ont pas l’instinct maternel mais elles ont toutes une amie qui dit tu vas le regretter un jour. » (p. 77) Outre la lettre adressée à son ancien amant, Pia Petersen écrit une réflexion profonde sur l’économie, la natalité mondiale, l’état de la société, le féminisme et la place des femmes. « Moi, je dis que la femme devrait penser plus avec son cerveau qu’avec son utérus. » (p. 102)
Ce livre m’a été mis dans les mains par une amie qui ne me veut toujours que du bien. Mais pour cette lecture, je ne suis pas certaine de pouvoir la remercier. L’histoire et les expériences de Pia Petersen rejoignent trop brutalement les miennes pour que je reste indifférente. Cette lecture m’a heurtée, voire blessée par certains aspects. Je reconnais la pertinence des positions que défend l’auteure et ne suis pas de celles qui considèrent la femme comme un ventre en devenir. Mais certains des propos de l’auteure sont terriblement violents envers les femmes et certains de leurs désirs.
Je vais continuer à lire des livres de Pia Petersen, mais plutôt ses romans. Et je vous recommande chaudement Un écrivain, un vrai qui vous plongera dans l’enfer des médias et de la télé-réalité.