Roman de Dino Buzatti. Illustrations de l’auteur.
Le fils de Léonce, roi des ours, a été enlevé par les hommes. Pour trouver Tonin et pour échapper aux rigueurs de l’hiver dans les montagnes, le roi décide d’attaquer la ville. Son armée de braves guerriers essuie d’abord une cuisante défaite face aux troupes du Grand-Duc. Mais le roi des ours est bien entouré et le second assaut est le bon. Avec l’aide plus ou moins consentie du professeur De Ambrosiis, magicien aux pouvoirs comptés, il prend la tête de la Sicile et instaure un règne de bonne entente entre les ours et les hommes. Hélas, les ours ne sont pas faits pour vivre en ville et le roi Léonce doit faire face à la perversion que crée le confort. « Nous avons engraissé, mes amis, il faut le dire, nous avons pris du ventre. » (p. 110) Et si la plus grande bataille que le roi des ours doit mener était contre son peuple ?
J’ai beaucoup aimé ce récit en prose et en vers qui, à la manière d’une épopée, retrace les hauts faits d’un souverain valeureux entouré de bons et de mauvais conseillers. Pleine de magie, l’histoire présente tour à tour des fantômes, des sangliers volants et un monstre croquemitaine. Parfait cocktail pour susciter l’intérêt des jeunes lecteurs, d’autant plus que l’humour n’est jamais loin et que l’auteur rend hommage à d’autres textes de la littérature jeunesse. « Un boulet part vertical / Et dessus, comme sur un cheval, / Un ours à califourchon / Qui jaillit tel un bouchon. / (Idée reprise d’ailleurs sur une autre scène / Par le fameux baron de Münchhausen.) » (p. 58) Enfin, ce texte, avec ses airs de récit historique, développe une morale simple que les lecteurs débutants peuvent aisément comprendre. Voici donc un petit roman fort sympathique !