Sorry

Roman de Zoran Drvenkar.

Frauke, Kris, Tamara et Wolf ont créé une agence qui s’excuse à la place des autres. « Nous représentons le nouveau pardon. Oublie la religion. Nous sommes les intermédiaires entre la faute et le remords. » (p. 200) Leur entreprise rencontre un succès inattendu et les quatre amis pensent en avoir fini avec les années de galère. Jusqu’au jour où un tueur qui semble très bien les connaître leur demande de s’excuser auprès de ses victimes qu’il a massacrées dans une mise en scène étrange. « Les détails te tiennent à cœur. Tu connais la valeur du souvenir. » (p. 17)  Le terrible engrenage de la peur et de la violence est en marche et rien ne l’arrêtera jusqu’à l’issue finale. « Vous dirigez une agence qui présente des excuses alors qu’il y a tant de choses que vous n’arrivez à vous pardonner. » (p. 259) Pour comprendre comment tout a commencé, il faut remonter des décennies plus tôt, quand un garçon a été forcé d’apprendre la docilité et d’endurer la douleur.

Je n’aime pas les thrillers, c’est avéré, mais ceux de Zoran Drvenkar ont un petit quelque chose qui me fascine. J’ai lu sans m’arrêter Toi et le schéma s’est répété avec Sorry. Avec un délicieux frisson, j’ai évolué en aveugle parmi des personnages qui ne se dévoilent que lentement, qui restent dans l’ombre et chuchotent des horreurs. L’auteur s’y entend pour décrire des scènes d’insoutenable violence, à tel point que l’on ne sait pas s’il s’agit de perversité ou de folie.

Sorry s’interroge sur la vengeance et la culpabilité qu’elle peut engendrer. Attention, n’essayez pas de reproduire les actes du tueur, même sous la surveillance d’un adulte (surtout sous la surveillance d’un adulte…) Vous trouvez vos nuits trop calmes ? Lisez Sorry. Et vous ne regarderez plus jamais les lys blancs du même œil.

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