Alors qu’il a le cœur brisé, le jeune Devin Jones accepte un boulot d’été dans un parc d’attractions. Nous sommes en 1973 et le parc Joyland a déjà eu de belles années. « C’est un peu vieillot et un peu de guingois, mais ça a son charme. […] C’est un peu plus rock’n roll ici – un petit parfum de bon vieux temps. » Devin fait des merveilles sous le costume d’Howie le Chien Gentil ou à la manipulation de la grande roue. À la fin de l’été, il décide de rester pour s’occuper du parc pendant la saison morte. Fortuna, la voyante de Joyland, lui a prédit deux rencontres importantes : une petite fille et un petit garçon, l’un d’eux possédant le don de vision. Et il faut aussi compter avec le fantôme de Linda Gray, jeune fille assassinée dans le parc des années plus tôt. Ainsi, la maison hantée le serait vraiment…
Malheur aux quatrièmes de couverture ! Celle-ci promet trop et promet mal ! Joyland n’est pas un roman d’horreur, mais alors pas du tout ! C’est avant tout un roman d’apprentissage qui tourne autour de Devin, de ses amours brisées et de ses espoirs. Oui, il y a une maison hantée. Oui, il y a un fantôme. Oui, il y a un type patibulaire dans le parc. Oui, il y a un enfant qui a des visions. Mais non, il n’y a pas d’horreur et il n’y a même pas de clowns, alors que la quatrième en parle dès la première ligne.
Toutefois, Joyland est un très bon roman et Stephen King, ce vieux briscard de l’horreur, nous prouve qu’il en a encore sous la semelle et qu’il sait couper l’herbe sous le pied de ses lecteurs. Oui, il est le maître de l’horreur, mais il sait aussi faire autre chose, et le faire très bien. Vous attendez qu’on vous crie « Bouh » au détour du train fantôme ? Vous attendrez longtemps… Mais si vous cherchez un roman dans lequel Stephen explore avec un talent sans cesse renouvelé les affres et les beautés de la jeunesse, vous pouvez vous caler confortablement et ouvrir Joyland.