Enfant illégitime, Mariam grandit seule avec sa mère, à l’écart de la ville. Mariée contre son gré à quinze ans avec un homme bien plus âgé qu’elle, elle sait qu’elle devra payer toute sa vie sa condition de bâtarde. « De même que l’aiguille d’une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. » (p. 13) Après vingt ans de mariage, elle n’a toujours pas réussi à donner d’enfants à son époux. Elle doit alors subir la terrible humiliation de l’arrivée de Laila, jeune fille de quatorze ans, d’autant plus que cette deuxième épouse ne tarde pas à donner un enfant à Rachid. Après une période d’animosité réciproque, Mariam et Laila s’unissent face à leur époux, un homme brutal et aux idées rétrogrades. « Le cœur d’un homme n’est jamais beau à voir, Mariam. Il ne saigne pas, il ne s’élargit pas pour te faire de la place. » (p. 33) Elles tentent de fuir, mais l’Afghanistan n’est plus un pays favorable aux femmes. Que reste-t-il alors à Mariam et Laila, si ce n’est leur amitié devant la cruauté des mâles et la folie qui ravage leur pays ?
J’ai dévoré ce roman en quelques heures, totalement éblouie et émue par les histoires conjuguées de Mariam et Laila. À l’instar de ces deux femmes qui souffrent quotidiennement, l’Afghanistan est également une terre en peine qui perd ses enfants et subit les violences des hommes depuis le conflit contre l’Union soviétique jusqu’à la guerre déclarée par les États-Unis après l’attentat de septembre 2001. Dommage que la quatrième de couverture soit un peu trop bavarde et qu’elle désamorce une partie de l’intrigue.