Roman de Stephen King. Illustrations françaises de Christian Heinrich.
Le roi Roland a deux fils, Peter et Thomas. Il a aussi un terrible conseiller, le magicien Randall Flagg. Ce dernier nourrit de sombres desseins pour le royaume de Delain. « Flagg était une véritable maladie, une fièvre qui cherchait un front à brûler. » (p. 63) Le roi Roland est déjà largement sous sa coupe, mais c’est en la personne du prince Thomas qu’il compte asseoir sa domination sur le royaume. Pour cela, il doit discréditer Peter, le fils aîné, et l’éloigner du trône. Accusé du pire des crimes, Peter est enfermé pendant des années dans la plus haute cellule d’une tour battue par les vents. Patiemment, le prince bafoué prépare son évasion et sa vengeance. Mais il doit se hâter : avec Thomas à sa tête et Flagg qui œuvre dans l’ombre, le royaume de Delain est exsangue et la rébellion gronde. « Le magicien était un monstre, un monstre en liberté, au service du nouveau roi. » (p. 235)
Stephen King a écrit ce conte pour sa fille après que cette dernière lui a fait entendre que ses autres romans n’étaient pas vraiment à mettre entre des mains d’enfant. Dans ce texte, l’auteur respecte la structure simple et codifiée du conte. Les personnages sont archétypaux et suivent les schémas que l’on attend d’eux. Si certains passages sont effrayants, ils sont à des lieues des romans d’épouvante que le King a l’habitude de produire. L’histoire est tout à fait plaisante à lire, mais pour un lecteur adulte habitué aux textes corsés de l’auteur, Les yeux du dragon semble bien fade. Mais je pense qu’un jeune lecteur qui aurait découvert et aimé Stephen King avec ce livre aura très certainement envie de poursuivre sa découverte du royaume de Delain avec le cycle de La tour sombre qui, à ce jour, reste ce que je préfère de l’auteur. Et ils retrouveront avec plaisir et frisson l’affreux Randall Flagg, qui est le grand méchant de l’univers littéraire de Stephen King.