Eve est séquestrée par Richard qui la soumet aux désirs d’autres hommes. « Je ferai ce que tu voudras, ensuite. […] / Taisez-vous, vos promesses ne valent rien ! Et vous faites déjà ce que je veux ! » (p. 53) Vincent est séquestré par Mygale. « Mygale car il était telle l’araignée, lente et secrète, cruelle, féroce, avide et insaisissable dans ses desseins, caché quelque part dans cette demeure où il te séquestrait depuis des mois, une toile de luxe, un piège doré dont il était le gardien et toi le détenu. » (p. 77) Alex se cache de la police, au gré des planques et des recherches. Quel lien unit ces trois personnes entravées, empêchées de bouger comme elles le voudraient ? Quelles sont l’histoire, la blessure et la vengeance dissimulées derrière ces trois captivités plus ou moins consenties ?
Je n’en dirai pas davantage. Après avoir traîné des pieds pour lire ce roman, je dois avouer que j’ai passé un excellent moment. La prose est simple, presque simpliste et le style n’a rien d’étourdissant, mais l’intrigue est si bien nouée, si tortueuse qu’on s’attend à voir une araignée s’échapper à toute allure de la reliure, à la voir tomber des pages et à nous courir sur les mains. Mygale fait cet effet : une terreur diffuse et une angoisse sourde qui vous pétrifient et vous empêchent de refermer le livre.