Red Jim

Album de Nathalie Jean-Bart. Édition bilingue français/anglais.

Dans le Kent, Harry et Henry sont deux gros chiens stupides chargés de surveiller la maison de leur maître, Mr Cook. Pour tromper leur ennui, ils courent après les malheureux lapins qui ont l’audace de s’approcher du carré de choux du jardin. Ils s’en prennent aussi aux écureuils, aux mulots et au facteur. Bref, ce sont deux molosses parfaitement odieux. « Nous revendiquons le droit de nous divertir, même si c’est aux dépens des autres ! » (p. 22) Voilà qu’un jour, un lapin débarque dans leur jardin avec une pancarte fort explicite : « Attrape-moi », dit l’écriteau. Les affreux clébards ne savent pas qu’ils se dirigent tout droit dans une soucoupe spatiale où les attendent les Lapins de l’Espace.

Ces lapins n’ont qu’un œil et un appétit dévorant. Mais depuis un tragique évènement, ils ne savent plus ce qui est bon à manger et ils avalent n’importe quoi, ce qui leur cause des ulcères et ne manque pas d’alimenter leur immense colère. Alors qu’Harry et Henry se voient perdus, l’arrivée de Billy, malin matou du quartier, va changer la donne. Il suffit de redonner aux lapins l’idée de manger des carottes ! « Mais si nous en mangeons, nous n’aurons plus d’ulcères, ni d’aigreurs d’estomac… ou de mauvaise digestion ? […] / Exactement ! […] et même que vous serez plus aimables et que vous aurez le nez rose ! » (p. 70)

Je m’attendais à une bande dessinée à l’humour foutraque et déjanté. Je suis donc un peu déçue par cet album qui alterne les pages de texte et les pages d’illustrations. Il y a de l’humour, certes, mais dont les effets tombent un peu à plat selon moi. Et je ne comprends pas les changements de police : cela rend le texte peu lisible, déjà que l’écriture cursive principale me semblait bien peu adéquate pour raconter une telle histoire.

Je reste également dubitative devant les changements de ton et de niveau de langue : le texte alterne entre répliques vachardes à l’encontre des gros toutous crétins et style simple et didactique comme on en trouve dans les livres pour enfants. Le mélange est tout à fait dissonant. Au final, je n’arrive pas à savoir si j’ai lu un comics pour adulte bourré de second degré britannique ou si j’ai parcouru les pages d’un album pour enfants dont le but serait de donner une première approche de la science-fiction.

Dernière chose : gros bémol sur la quatrième de couverture ! Quand on prétend se réclamer de Lewis Carroll, il faut au moins écrire son nom correctement, à savoir avec deux [L]. C’est pourtant simple à retenir, ils se dressent comme deux oreilles de lapin

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