Roman jeunesse de Marko Leino.
Le jeune Nicolas Pukki se retrouve orphelin le soir de Noël, la mer glaciale de la Laponie lui ayant arraché ses parents et sa petite sœur. Le village de Korvajoki est attristé par ce drame, mais également pris à la gorge par la misère et aucune famille ne peut adopter définitivement l’enfant. Le conseil du village décide donc que Nicolas passera un an dans chaque famille et changera de foyer la nuit de Noël. Pour remercier ses hôtes, il confectionne de petits jouets en bois pour les enfants des familles qui l’ont accueilli. D’année en année, il faut de plus de plus de jouets et il y a de plus en plus d’enfants à satisfaire. « Un jour, sa nouvelle famille serait composée du village de Korvajoki tout entier ! » (p. 97) Confié en apprentissage à Iisakki, un ébéniste bourru des environs, Nicolas perfectionne son talent et décide que, le matin de Noël, tous les enfants trouveront un jouet devant leur porte. Il ne lui manque qu’un traîneau, quelques rennes et un habit rouge pour créer la légende. « Les héros sont toujours nécessaires, leur existence n’est pas vaine. » (p. 82) Mais sa promesse doit rester secrète. « Moins ils en sauront, plus ils pourront croire. » (p. 242)
Ce roman me laisse un sentiment plutôt positif. L’histoire est bien menée et revisite la forme du conte de Noël : avec ses 24 chapitres, ce livre peut parfaitement accompagner les jeunes lecteurs au cours du mois de décembre, pour entrer doucement dans la magie de Noël. Il y a quelques ruptures de ton un peu dissonantes, mais dans l’ensemble, ce texte se lit très bien. À mon goût, il y a trop de tristesse et de répétitions : Nicolas doit rester seul, il est condamné à la solitude, il doit taire son secret, etc. Le discours final sur l’amour n’a pas réussi à lever complètement la pesanteur qui entoure le personnage principal. Toutefois, le message principal est donné. Il y aura toujours des enfants et ils auront toujours besoin de jouets, quelle qu’en soit la provenance. L’essentiel est de perpétuer la tradition et la joie de donner, cette dernière s’apprenant dès le plus jeune âge.
Une lecture qui arrive avec deux mois de retard sur le calendrier des festivités…