Ils étaient morts et les voilà vivants au bord d’un fleuve sans fin. Tout ce que la Terre a porté d’êtres vivants vient d’être ressuscité, époques et pays confondus. « Ceux qui ont nié l’au-delà croient qu’ils se retrouvent en enfer pour l’avoir nié. Ceux qui se croient au paradis sont choqués, j’imagine, de se retrouver tout nus. » (p. 33) Parmi eux, Richard Francis Burton, le célèbre explorateur britannique, est bien décidé à comprendre ce qui s’est passé et qui les a fait revenir. Avec une poignée de ressuscités, il entreprend de remonter le fleuve jusqu’à sa source. Son périple sera émaillé de rencontres plus ou moins plaisantes, de découvertes majeures et de questionnements sans cesse renouvelés. « Finalement, toutes ces cultures en présence dessinent peut-être la Civilisation du Fleuve, ou plutôt les civilisations du Fleuve. » (p. 233)
Le monde du Fleuve est le premier tome d’une fresque en cinq volumes. Je vais m’en tenir là pour le moment. L’histoire n’est pas déplaisante, mais elle a vieilli : la science-fiction écrite dans les années 1970 est souvent très touchante à découvrir, car elle fantasmait le futur – qui est notre présent – bien au-delà du raisonnable. Par ailleurs, l’auteur a trop souvent recours à des processus de répétition qui alourdissent le texte. Je comprends le succès de ce texte à sa sortie, mais je suis loin d’être aussi enthousiaste que les lecteurs de l’époque. Blasée, moi ?