Le livre de la jungle

Recueil de textes de Rudyard Kipling.

Mowgli est recueilli par Père Loup et Mère Loup, sous la protection d’Akela. Mais une partie du clan est contre lui, ce qui fait bien les affaires de Shere Khan, le tigre boiteux qui est décidé à dévorer le petit homme. Avec Baloo et Bagheera, Mowgli apprend la loi de la Jungle. « La loi de la Jungle, qui n’ordonne rien sans raison, défend à toute bête de manger l’homme, […]. La raison vraie en est que meurtre d’homme signifie, tôt ou tard, invasion d’hommes blancs armés de fusils et montés sur des éléphants, et d’hommes bruns, par centaines, munis de gongs, de fusées et de torches. » (p. 8)

Mais Le livre de la jungle, ce n’est pas que Mowgli, c’est aussi Kotick, le phoque blanc qui cherche une île où ses semblables seront à l’abri des hommes. Et Rikki-Tikki, jeune mangouste courageuse qui combat les cobras qui menacent une gentille famille d’humains. Ou encore Toomai le cornac qui, une nuit, a assisté à la danse des éléphants.

Sont-ce des histoires pour les enfants ? Peut-être pas tout à fait. Il y a bien plus de violence dans ces textes que dans le dessin animé de Walt Disney – qui reste un de mes préférés – : ici, Mowgli écorche le tigre devant le village des hommes et on assiste au massacre de centaines de phoques. Et pourtant, sous cette violence affichée, on sent l’amour que l’auteur porte aux animaux. Rudyard Kipling a quelque chose d’un François d’Assise en tenue coloniale.

Les animaux ont la parole et dans leur bouche, l’homme est seulement un animal comme un autre : il n’est pas supérieur, même s’il est parfois le plus fort. « Les bêtes sont-elles donc aussi sages que les hommes ? […] / Elles obéissent comme le font les hommes : mulet, cheval, éléphant ou bœuf obéit à son conducteur, le conducteur à son sergent, le sergent à son lieutenant, le lieutenant à son capitaine, le capitaine à son major, le major à son colonel, le colonel à son brigadier commandant trois régiments, le brigadier au général qui obéit au Vice-Roi qui est le serviteur de l’Impératrice. » (p. 184) Derrière ces histoires d’animaux, Rudyard Kipling sait raconter des histoires d’hommes : celle de l’ordre colonial et celle de la grandeur de l’Empire britannique.

J’aime découvrir les textes derrière les dessins animés qui ont marqué ma jeunesse : parfois, mes lectures me déçoivent, parfois elles sont mouche. C’est le cas ici ! Rudyard Kipling m’a touchée !

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