Après des années passées en Suisse pour soigner son épilepsie, le prince Léon Muichkine rentre en Russie, sans un sou en poche, mais avec une lettre de recommandation et un nom. Il espère que la générale Epantchine, Muichkine par son ascendance, l’aidera à entrer dans le monde. Mais Léon, bien que doté d’une honnêteté sans faille et d’une intelligence plutôt vive, fait également montre d’une gentillesse et d’une naïveté qui confinent à l’idiotie. Il rencontre des petits bourgeois arrivistes et des fonctionnaires hypocrites, tout un petit monde où les masques ne restent jamais longtemps en place et où les secrets, toujours, remontent à la surface.
Voilà longtemps que je n’avais pas abandonné un roman, mais 250 pages m’ont suffi ! Je reconnais le style, le talent et la puissance, rien que cette phrase est un délice. « Voilà qu’elle me tient pour un gredin parce que je la prends, elle, la maîtresse d’un autre, si ouvertement pour son argent, mais elle ne se doute même pas qu’un autre l’eût peut-être trompée d’une façon bien plus ignoble. » (p. 196) Et pourtant, hélas, je n’accroche pas. Rares sont les auteurs du 19e siècle qui me résistent : hélas, Dostoievski le fait, le sacripan ! J’avais apprécié Crime et châtiment et il me reste Le joueur… Avec ses dialogues interminables, ses récits rapportés et ses anecdotes impromptues, le début du premier tome de L’idiot m’a lassée par son manque d’action. Dommage pour cette fois, je réessayerai plus tard !