Les Tommyknockers

Roman de Stephen King.

Tome 1 – Roberta Anderson, que tout le monde appelle Bobbi, vit tranquillement dans sa maison isolée de Haven, petite bourgade du Maine. Elle s’occupe de ses terres et écrit des romans sur le Far West. Quand elle butte sur un morceau de métal dans la forêt, elle ne sait pas qu’elle entre dans un processus terrible et dévastateur qui va toucher bien plus que sa petite maison et ses bois. Tout Haven sera contaminé par ce qui se cache sous terre et que Bobbi va mettre la plus grande ardeur à déterrer. À des centaines de kilomètres, son ami Jim Gardener, poète vaguement reconnu et alcoolique largement notoire, pressent que quelque chose ne va pas pour Bobbi. Serait-ce les Tommyknockers qui viennent frapper à la porte de son amie ? Apportent-ils le bien ou le mal ? « Si le cancer avait une couleur, ce serait celle qui dégoulinait de chaque fente ou fissure, de chaque trou, de chaque fenêtre condamnée du hangar de Bobbi Anderson. » (p. 278)

Hop, le décor est planté, les petits hommes verts sont parmi nous. Non, ce n’est pas un spoiler, Stephen King aime les extraterrestres et il sait faire preuve d’une grande autodérision quand il en met dans ses romans. « C’était une soucoupe volante. La théorie des soucoupes volantes avait été complètement discréditée par l’armée de l’air, par les plus grands savants, par les psychologues. Aucun écrivain de science-fiction qui se respectait n’oserait plus en parler dans ses histoires, et s’il le faisait, aucun éditeur de science-fiction qui se respectait ne toucherait le manuscrit, même du bout d’un bâton de trois mètres. » (p. 244) En prime, un discours antinucléaire bien appuyé et voilà un roman du King qui commence plutôt bien !

Tome 2 – Depuis quelque temps, tout le monde à Haven construit des bidules étranges et perfectionnés, même les moins manuels, même les moins dégourdis. Quelque chose leur parle et prend différents visages. « Les pensées qu’elle avait maintenant ressemblaient au murmure du public à travers le rideau fermé avant que les représentations ne commencent. On ne saisit pas ce que disent les gens, mais on sent qu’ils sont là. » (p. 25) Outre les inventions de génie, il se passe de drôles de choses à Haven : une femme tue son mari, un tour de magie tourne au drame, l’Hôtel de ville explose, les migraines et les saignements sont monnaie courante. Ah, et tout le monde perd ses dents. Il paraît que c’est le premier stade de l’évolution. Et Bobbi, maintenant aidée par son ami Gardener, continue de dégager le vaisseau enfoui dans les bois.

La description de corps abîmés, avec Stephen King, c’est toujours réussi et bien dégueu : ça coule, ça saigne, ça pourrit, ça devient vert et ça pue. Oui, il faut avoir les tripes bien en place pour lire certains passages. Mais finalement, le glauque est tellement appuyé, tellement exagéré, que tout cela devient ridicule à hurler de rire, comme les mauvais maquillages d’un nanar diffusé pendant la nuit. Bizarrement, moi, j’en redemande !

Tome 3 – Désormais, il est bien difficile d’entrer ou de sortir de Haven. Étranger, toi qui entres ici abandonne tout espoir ! « Haven se trouvait actuellement en situation critique. Haven était en fait devenu un pays en soi, dont les frontières étaient bien gardées. » (p. 168) Et pourtant, la terrible Anne Anderson, venue de New York, est bien décidée à régler ses comptes avec sa sœur Bobbi. Dommage, Anne, tu n’as rien vu venir… Dans les bois, le vaisseau est maintenant presque entièrement dégagé, il ne reste plus qu’à trouver une entrée. Mais ce qui tracasse surtout Gardener, qui est immunisé contre ce que l’air d’Haven contient, c’est ce qui se trame dans le hangar de Bobbi. Mais Bobbi est-elle encore Bobbi alors que l’évolution est presque terminée ?  « J’espère que tu te souviendras que je n’ai pas demandé à trébucher sur ce foutu machin. / Mais tu as choisi de creuser. » (p. 82) Pour sauver Haven et pour sauver le monde, il faudra bien que quelqu’un se sacrifie et envoie au diable cette mauvaise soucoupe volante qui a fait tant de dégâts.

Bon, soyons honnête, cette histoire a pris un bon coup de vieux depuis les années 1980, surtout si on la lit à l’aune des derniers romans de son auteur, mais Les Tommyknockers reste un divertissement horrifique de très bonne facture ! Ce n’est plus un secret, j’aime les romans de Stephen King, les thèmes qu’il aborde et son ton toujours si juste et si drôle. Le roi de l’épouvante est un champion de l’autodérision : il sait prendre du recul sur son œuvre, témoignant ainsi d’un bel humour et d’une grande humilité. Je sais qu’il existe un film ou un téléfilm adapté de ce roman : je suis certaine qu’il a dû également très mal vieillir, mais il doit offrir une bonne tranche de rigolade. Parfait pour Halloween !

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