Roman graphique de Christopher Golden (scénario) et Damien Couceiro (dessin).
Pour SAMCRO, le Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original, la loyauté est une valeur fondamentale. Cette bande de bikers trempe certes dans des affaires illégales, mais son code d’honneur est inébranlable. « Vous autres, vous avez ce sens tordu de la noblesse, mais vous avez du sang sur les mains. » Quand Kendra Kozik, la fille d’un membre décédé du club, vient solliciter l’aide de SAMCRO pour échapper à un producteur de films pornos aux activités immorales, elle sait que, en dépit des vieilles rancœurs, elle trouvera une protection. Le premier à lui offrir son soutien est Alex Trager, dit Tig, ancien ami de son père. Tig est encore bouleversé par le meurtre de sa fille auquel il a assisté, impuissant. Pour lui, sauver Kendra, c’est un peu racheter ses fautes et ses absences en tant que père.
Ça peut sembler étrange, mais j’étais une très grande fan de la série Sons of Anarchy. Eh oui, il n’y a pas que les lapins et Zola dans la vie, il y a SOA aussi. L’ultime saison, diffusée l’an dernier, a refermé avec maestria une très bonne histoire de bikers, de violence, de famille et de chevalerie un peu dévoyée. Mon personnage préféré était Tig, incarné par le canonissime Kim Coates : ce motard un rien fêlé, totalement casse-cou, jouant sans cesse avec le feu, est aussi un cœur tendre qui aime les femmes et les chiens. OK, ce portrait ne lui fait certainement pas honneur… J’étais donc ravie de voir que cet ouvrage se concentre en particulier sur lui et pratiquement pas sur les histoires d’amour-haine de Jax, le président de SAMCRO.
L’épisode qui est ici présenté ne se situe pas au début de l’histoire telle que nous la présente la série télévisée. Le motorclub a déjà perdu des membres importants, il y a de l’eau dans le gaz entre Clay, l’ancien président, et SAMCRO. Et partout, des bandes rivales ou la mafia essaient de gagner du terrain. Bienvenue à Charming qui, en dépit de son nom, n’est pas un endroit dans lequel vous souhaiteriez rester si vous saviez ce qui s’y trame.
Le dessin de Damien Couceiro est sombre, rapide, parfois brusque et il illustre parfaitement cet épisode qui concentre ce qui a fait le succès de cette série : une violence sanglante, des personnages charismatiques, des dialogues ciselés mêlant humour potache et négociations âpres. Sons of Anarchy était une excellente série télévisée servie par des acteurs talentueux, une mise en scène soignée et un univers musical aux petits oignons. Je me dois finalement d’être honnête : si je vous parle de ce roman graphique, c’est parce que je l’ai lu – évidemment – et que je l’ai apprécié, mais c’est surtout pour vous parler de la série. Il faut avoir le cœur bien accroché parce que certaines scènes sont d’une violence à la limite du supportable, mais cette brutalité théâtralisée n’est jamais excessive ou accessoire : elle sert un propos dur et réaliste sur une partie de la société américaine. Alors, commencez par l’album de Christopher Golden et Damien Couceiro pour vous faire une idée (mais attention aux spoilers…) et embrayez sur la série si ça vous a plu !