Texte de Frédéric Pouhier et Susie Jouffa.
Pour cette chronique, je laisse la parole à Bowie (oui, mon chat a un compte Twitter, et alors ?), ma minette tyrannique d’amour. Voyons ce qu’elle a pensé de ce livre.
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Je prends du temps sur ma sieste du matin (et c’est un gros sacrifice) pour un billet coup de griffe. Je me demandais bien pourquoi Lili Galipette se marrait comme une baleine en lisant ce bouquin et en me regardant toutes les trois secondes. Ce n’est déjà pas facile de vivre avec elle au quotidien, mais s’il faut en plus que je me tape son mépris affectueux, je veux comprendre pourquoi. J’ai lu ce livre et j’en ai retenu quelques passages que je me dois de commenter. Un instant, je vais manger quelques croquettes.
Voilà, ça va mieux, je peux tenir jusqu’au premier goûter du matin. Voyons ensemble ces extraits.
« Un enfant ne pissera pas dans votre sac pour vous montrer son mécontentement. Un chat oui. » (p. 17) Je proteste : je n’ai jamais uriné dans le sac de Lili Galipette. Dans son cabas à roulette pour les courses, oui. Mais le sac à main, non.
« Inutile d’aller courir avec votre chat. Il est comme vous, il déteste ça. » (p. 22) J’aime courir. Dans tout l’appartement. Entre 22 h 04 et 22 h 13. Juste quand Lili Galipette vient de s’endormir. Oui, c’est une parfaite coïncidence.
Ça, c’est moi quand j’étais toute petite. Je suis choupi, hein ?
Ah, il paraît que les chats ont des pouvoirs. « Le pouvoir de vous faire fondre même quand vous êtes en colère contre lui. Le pouvoir de transformer la nourriture en vomi. » (p. 29) Vrai pour le premier. Hop, un petit retournement sur le dos, on s’étire artistiquement vers l’oreiller, un coup de tête à la peluche préférée, et l’affaire est dans le sac. Le second est vrai aussi. Et alors, ça pose un problème ?
« Témoignage d’un propriétaire de chat. Il paraît qu’un chat a parcouru plus de mille kilomètres pour rentrer chez lui. Le mien, tu lui décales sa litière de trente centimètres et il chie sur la moquette. » (p. 30) Heureusement qu’il n’y a que du carrelage dans l’appart de Lili Galipette. Et je suis hyper propre d’abord ! Quand ma litière est trop sale, je fais mes besoins dans le lavabo ou dans l’évier. Tout de même, vous ne direz pas que je n’y mets pas du mien !
Je suis canon, n’est-ce pas ?
« Son chat, c’est un peu son bébé. Alors réfléchissez-y deux fois avant de l’inviter en week-end romantique à Florence en lui disant : Ton chat peut bien rester seul trois jours. » (p. 69) Perso, j’aimerais bien que Lili Galipette me lâche la grappe de temps en temps, du moment qu’elle est là à 7 h 05, 9 h 32, 11 h 49, 15 h 12, 18 h 30 et 21 h 59 pour me donner mes croquettes. Sinon, pas de problème, elle peut partir en week-end quand elle veut.
« Avant, vous aviez une maison, dorénavant vous vivez chez lui. Mais dans sa grande mansuétude, votre chat vous laisse continuer à rembourser les traites de votre crédit. » (p. 124) Lili Galipette loue un appart minuscule… et encore heureux qu’elle paye le loyer ! Je ne vais pas dormir dans les gouttières, moi ! Déjà qu’elle m’a trouvée dans une poubelle, Lili Galipette n’a pas intérêt à nous faire crécher sous les ponts !
Voilà, il fallait rectifier deux ou trois choses. Je laisse le mot de la faim à Lili Galipette : il est l’heure de ma bouffe. Oui, le mot de la faim, tout à fait !
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Non, je ne me moquais pas du tout de mon chat ! Je l’ai simplement retrouvé dans toutes les situations décrites par les auteurs. Ces listes écrites à deux voix sont hilarantes et très réalistes. Le cahier d’exercices final permet de se défouler et de compléter ce que les auteurs ne savent pas de notre chat. Parce que si les matous partagent un plan de conquête du monde bien rôdé, ils ont chacun une manière particulière de nous faire tourner chèvre !
Pour les amoureux des chats, je recommande Éloge du chat de Stéphanie Hochet et Le petit dictionnaire amoureux des chats de Frédéric Vitoux.