Juste avant de mourir, Jacques Leigh pardonne à sa fille, Lisette, qui a entaché l’honneur de la famille. Anne, la veuve, s’installe à Manchester avec le secret espoir de retrouver son enfant perdu. Mais les frères de Lisette, Guillaume et Thomas, sont assez peu favorables à cette démarche. « Mère, dit Guillaume, pourquoi voulez-vous absolument qu’elle soit en vie ? Si elle était morte seulement, nous n’aurions pas besoin de prononcer son nom. » (p. 18) Grâce au hasard ou au destin, la famille Leigh retrouve Lisette, mais perd un autre enfant, comme s’il fallait que l’un paye pour les fautes de l’autre.
Voilà une bien triste variation sur le thème de l’enfant prodigue. Triste, voire sinistre ! Pardonner, oui, mais seulement aux portes de la mort. S’amender, oui, mais seulement aux dépens d’un innocent. Il reste que la plume d’Elizabeth Gaskell est belle, riche et surprenante. Je vais continuer ma découverte de cette auteure, en espérant un peu moins de Dickens dans son œuvre…